La pop désabusée, sombre et drôle, d’un duo au mauvais esprit. Critique et écoute.
Les deux garçons qui composent Arne Vinzon sont cousins. On imagine avec effroi (dans le dos) les réunions de famille. Et on rêve d’y être invités. Parce que ces chants bruts, brutaux, déclassés, maussades sont parmi les plus fascinants entendus depuis Bashung. Ce sont dans ces moments les plus horizontaux, les plus impassibles, les plus éloignés d’une electro-pop inconfortable mais plus prévisible, que le duo fascine vraiment, le temps par exemple d’une bal(l)ade dangereuse sur La Route de Dreux… Impression d’entendre les Tindersticks égréner des textes de Houellebecq, avec une violence sourde qui ne s’exprime qu’entre les notes, les mots : spartiate et pourtant explosif.
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Album tortueux et littéraire (on pense parfois à l’économie d’Emmanuel Bove, aux fulgurances blafardes de Georges Hyvernaud), Les Belles Structures est aussi capable et coupable d’un humour noir ravageur (“Moi, à Noël, je ne me fais pas de cadeaux…”), de fous rires jaunes entre deux sueurs froides – écouter Le Problème de la drogue. Les Anglais ont un mot parfait pour ce genre de déclarations froides et détachées : “deadpan”. C’est dans ces casseroles mortes qu’on fait la meilleure soupe à la grimace.
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