Phoenix live! Thirty Days Ago, nouvel album live des Versaillais de Phoenix (sortie le 22 novembre sur le site du groupe) est le témoignage réussi de la longue tournée internationale qui a suivi la sortie du deuxième album du groupe, Alphabetical. A découvrir cette semaine, le clip live de I’m an actor et en écoute, les indispensables Too Young et Everything is Everything?
Les Versaillais de Phoenix le savent désormais mieux que quiconque : nul n’est prophète en son pays. Au terme d’une tournée de six mois qui les a fait traverser plus de vingt pays avec succès, le retour au bercail doit leur paraître des plus étranges. Si leurs lubies pop-funk teintées de soul ont réussi à se frayer un passage remarqué dans les playlists des radios françaises, c’est décidément à l’étranger que leurs manières insolentes ont le plus séduit.
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Car en France, le cas Phoenix reste problématique. A l’instar de leurs grands frères de Air, on ne sait guère où les placer sur l’échiquier musical national. A gauche de General Electrics ? Entre Dyonisos et Mellow ? Derrière Gainsbourg, Martin Circus ou encore Polnareff ? Naviguant à vue entre le prêt à consommer (ses singles endiablés) et une façon très ambitieuse d’envisager la pop-music (ses emprunts à quelques grand noms oubliés du genre), Phoenix reste sur disque une énigme délicieuse.
Sur scène, le propos est tout autre : le groupe, autrefois un peu trop fou-fou pour rendre live ses pépites, est désormais d’une efficacité sans égale. Les rares concerts français cette année (dont celui de la Route du Rock l’été dernier) ont permis de s’en rendre compte et Thirty Days Ago, leur album live, en est le témoignage le plus pertinent.
Disponible en France à partir du 22 novembre exclusivement sur site du groupe www.wearephoenix.com, Thirty Days Ago n’est pas ce bouche-trou discographique dont les groupes actuels se servent pour rentabiliser au maximum leur maigre répertoire. Branco, guitariste et clavier du groupe, y va même de sa Madeleine de Proust : « L’intérêt était de le sortir très rapidement, comme un bootleg ; j’aurais aimé l’imprimer en Italie, dans la grande tradition’ [les live pirates ont longtemps été l’apanage de nos voisins transalpins NDLR] Pas quelque chose qui resterait dans notre discographie, mais un truc qui va s’évanouir« .
Presque une récréation, « for fans only« , le discret Thirty Days Ago permet en tout cas de cerner un peu plus l’identité complexe de Phoenix. Funky en diable, ces dix titres live, enregistrés chez nos voisins scandinaves – où le groupe a été reçu de manière dithyrambique ? contient son lot de « gimmick » propre au disque enregistré en concert : de « tapez dans vos mains » à « est-ce que vous êtes là ?« . Mais il contient bien plus et notamment cette sensation grisante d’entendre un groupe au sommet de son art, celui particulièrement éphémère de faire danser la foule le temps d’une soirée
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