Avec un jour « dance » et un jour « roots », le Festival Essential de Brighton (les 14 et 15 juillet) doit être le seul de la planète à décliner un concept aussi décalé et alléchant. Programmation éclectique, des Stereo MC’s à Isaac Hayes.
Essential, dont la programmation se découpe comme chaque année en deux journées consacrées d’une part à l’actualité des musiques à danser et, d’autre part, à leur histoire, reste fidèle à sa mission éducative : apprendre à quelques milliers de branleurs en sandales les rudiments du sampa. Maîtres de cérémonies et de conférences cette année : Public Enemy, Isaac Hayes et George Clinton. Rien que ça.
Programme :
14 juillet (dance day) : Stereo MC’s, Public Enemy, Reprazent, Red Snapper, Freestylers, Sonique, Ice T, Q Bert, Slum Village, Runaways, Richie Hawtin, Derrick May, Funk D-Void, Wookie, Artful Dodger, Dane Bowers, Goldie, etc.
15 juillet (roots day): Isaac Hayes, George Clinton & P. Funk Allstars, Reprazent, Asian Dub Foundation, Guru’s Jazzmatazz, St Germain, James Taylor Quartet, Ice T, Biz Markie, Jeru the Damaja, Ugly Duckling, People Under The Stairs, Sizzla, Black Uhuru Featuring Sly & Robbie, Everton Blender, etc.
Stereo MC’s
Disparus en 1992 après avoir triomphé avec Connected, troisième album sur lequel il rendait à la soul anglaise ses pieds (pour la danse) et ses poings (pour la castagne), le duo originaire de Nottingham était ce printemps de retour avec Deep down & dirty, nouveau disque un rien déconnecté par rapport à une dance music qui ne l’a pas attendu pour avancer. Programmés à l’affiche d’une incroyable quantité de festivals cet été, les Stereo MC’s, que les tournées intensives avaient précipités dans la tombe, renaissent sur scène avec des concerts toujours aussi indociles et rugueux.
Red Snapper
Jazzmen convertis au groove, les trois anglais de Red Snapper publiaient l’an passé leur troisième album chez Warp Records, Our aim is to satisfy Red Snapper, successeur de leur Making bones de 1998. Disque aux luxuriances invraisemblables sur lequel ces téméraires alchimistes du groove continuaient, avec une foi indéboulonnable et un joli sens mélodique, à soumettre aux lois de la dance d’impensables hypothèses stylistiques, croisant funk discoïde, techno, big beat, rock, house et ambiant. A redécouvrir sur scène.
Ugly Duckling
Dans un hip-hop de plus en plus soumis à l’escalade de la frime et de la technologie, les trois californiens farceurs d’Ugly Duckling font tache. C’est pourtant la sensibilité, l’archaïsme touchant, l’artisanat paisible, l’autodérision et le furieux groove old school de Journey to anywhere, premier véritable album du groupe, qui faisaient ce printemps de ces vilains petits canards l’une des meilleures raisons de passer à l’Ouest. Pour que le hip-hop redevienne une vraie musique de fête !
Jazzmatazz
Piloté par l’ex-Gang Starr Guru, Jazzmatazz, projet de collaborations rap-jazz né au début des années 90, voyait cet hiver le rappeur mettre fin à cinq années de silence discographique avec Street soul. Troisième volet des aventures d’un Jazzmatazz qu’on avait jamais croisé si près du sol, les doigts plantés dans le bitume à la recherche des racines de la musique noire américaine en compagnie d’invités de choix : Macy Gray, Erykah Badu, Kelis, son vieux copain DJ Premier ou encore The Roots.
Festival Essential, les 14 et 15 juillet à Brighton (GB)
www.essentialfestival.com