Une pipe à opium dans une main, le calumet de la paix dans l’autre : Kid Loco, en plein « psychédelectro », s’empare du micro.
[attachment id=298]Un visuel en dit parfois long sur le disque qu’il orne, surtout quand on se penche sur la discographie de Scorpions (le sein chewing-gum de Lovedrive, tout un programme). Dans le cas du nouvel opus de Kid Loco, en s’en remettant à cette bonne vieille sémiotique visuelle, on remarque que ce ne sont pas les gravures et dessins anatomiques qui importent, mais la pipe à opium tenue comme une offrande par la jeune femme au premier plan.
Par chance, cette analyse fumeuse est validée dès les premières minutes de Party Animals & Disco Biscuits, celui-ci tenant effectivement plus de la bringue psychédélique que de la visite scolaire au musée de l’électronique. Le guide en étant Jean-Yves Prieur lui-même, qui pour fêter ce retour aux affaires de Kid Loco dix ans après la sortie de son premier effort sorti en pleine ébullition French Touch, a décidé de prendre le micro. Une riche idée tant son phrasé saturnien remplit à merveille son rôle de Fil d’Ariane le long de ces dix pistes de “psychedelectro”.
Autoproclamée, l’étiquette est évidemment bien limitative. Elle exclut la diva trip-hop griffée de scratches et de cordes qui clôt Oh Lord!, les claviers noctambules de Theme from the Graffiti Artist (tiré de la BO du film du même nom), le blues cool et parfumé au feutre de Love Is All Around et les huit minutes de rock mindfuck de The Specialist. Autant d’exercices de styles qui laissent à penser que la vaste collection de casquettes de leur auteur (remixeur pour Dr Octagon, Mogwaï ou Jarvis Cocker, producteur, curateur de compilations, prédicateur du rock alternatif dans les 80’s…), étoffée le temps d’un hiatus de sept années, n’est pas prête de prendre la poussière.
A ce titre, on ne se lassera pas de sitôt ni de Confessions, foisonnante kitcherie pop chantée sous l’eau, ni du western crépusculaire pixélisé Hijack Blues #9, trésors engloutis de cet album transgenre. En fait d’un vestige de la fumerie du Lotus Bleu, c’est un calumet de la paix qu’il fallait voir.
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