Petit rappel : le père du rock’n’roll, c’est lui.
Et puis, un jour, il ne fut plus là. Retiré des studios depuis 1979 et l’album Rock It, et des scènes (trente minutes, payables d’avance) pour raison de santé, improbable attraction permanente du restaurant Blueberry Hill de St. Louis, sortant lentement de nos vies pour entrer dans la légende.
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Mais incarner le plus grand chanteur, guitariste et compositeur de l’histoire du rock’n’roll ne suffit pas toujours. Ainsi, à 90 ans, tenaillé par le désir de composer un nouveau Johnny B. Goode, Berry a rassemblé famille et amis autour de lui, griffonné quelques partitions, recyclé ses propres incunables (Lady B. Goode en réminiscence de Johnny, ou Jamaica Moon évocation d’Havana Moon) et porté son dévolu sur deux reprises : la solide version bluesy du standard de 1938, You Go to My Head, ne résiste pas à la fougue en live d’un ¾ Time (Enchiladas) chipé à Tony Joe White.
Naturellement, c’est raté : personne ne peut composer de nouvelles Nadine ou Maybellene. En revanche, ce Chuck ardemment désiré par le patron (et pas une collection de rogatons voulue par un service de marketing morbide), pète le feu, offre quelques ultimes vers de poésie rock, admet avec sérénité que la vie passe diablement vite, et, assez naturellement, édifie un temple aux femmes. Dans leurs ultimes sessions, Bowie et Cohen affrontaient la mort. Chuck Berry, lui, opte pour la vie éternelle.
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