L’Enfer tiède, deuxième album de Programme radicalise le propos de ce groupe hors norme. Pour vous en convaincre, lesinrocks.com vous propose le webclip de Une Vie, titre extrait de l’album.
Le premier contact est difficile. Poser un album de Programme sur la platine, Mon Cerveau dans ma bouche ou le récent L’Enfer tiède, se révèle être un acte lourd de propos. Se prendre en pleine figure le verbe agité de ce groupe terroriste n’est pas une épreuve de tout repos. On tente une deuxième écoute, toutes nos certitudes mises au placard par cet étalage de bruit et de fureur. Les deux activistes Arnaud Michniak et Damien Bétous y étalent un Programme apocalyptique sur fond de déconstruction musicale.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Diabologum, le premier groupe d’Arnaud Michniak, avait en son temps redéfini le rock à la française dans ce qui restera l’un des albums les plus novateurs des années 90, #3. Derrière un mur de guitares mutines, c’était comme si cet étudiant attardé apprenait à parler pour la première fois : sa parole était combat et poésie à la fois. Sur les cendres de ce groupe séminal, Michel Cloup se mit à bâtir des cathédrales bruitistes au sein d’Experience pendant qu’Arnaud Michniak, lui, prit à pleine mains les cendres pour les disperser dans Programme, en compagnie de Damien Bétous, ex-roadie de Diabologum.
Quelques certitudes de base présideront à cette association : éviter les consensus et ne pas songer au confort de l’auditeur afin de proposer au final un véritable changement, autant sur le fond que sur la forme. La musique de Programme, nourrie de collages contre-nature et de samples anémiques, ne ressemble pas à grand chose de connu. Si elle emprunte au hip-hop, à la musique concrète, à l’electro et au rock des éléments bien précis, la somme de ces emprunts aboutit dans un no man’s land dont peu de cartes pourraient rendre la complexité.
Les climats sombres instaurés par ces pièces musicales atypiques laissent le champ libre aux textes dépressifs d’Arnaud, tantôt scandés d’une voix habitée, tantôt hurlés comme si tout espoir était perdu. Si l’impotent Saez a fait de « la jeunesse de France » un fond de commerce odieux, ici il en est absolument hors de question. Le doute et les remises en question y sont légion et les dérives surréalistes forcent cette prose mouvante à s’échapper de la trop facile contestation.
Le clip d’Une Vie, extrait de L’Enfer tiède, met les idées noires de Programme en images sur le net. Réalisé en Flash par l’épatant Fred Maillard (Voiture 35), ce clip spécialement crée pour le Net réussit à compléter idéalement la musique obsédante de Programme.
Si vous ne possédez pas le plug-in Flash, vous pouvez le télécharger ici
Avec l’aimable autorisation de Lithium
{"type":"Banniere-Basse"}