Rebotini démonte Yan Wagner, Herbert est mis en boîte et « Sweet Dreams » fête ses trente ans : l’actualité électro de la semaine décryptée par Gaël Lombart.
• NEWS : Tout Herbert en un coffret
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
S’il y en a un que l’on pensait ne pas pouvoir mettre dans une boîte, c’est bien lui. Oui, Matthew Herbert, celui qui a consacré son dernier concept album à la vie d’un cochon, depuis la ferme jusqu’à l’assiette, sortira un coffret au début du mois de mars. Herbert Complete inclura l’intégralité du travail réalisé sous le nom de Herbert de 1996 à 2006 (y compris des morceaux rares ou non-réédités), augmenté de bonus tracks, de Face B et de nombreux remixes (Plaid, Jamie Lidell, DJ Koze et Mr. Oizo ont notamment répondu présent). En tout, 130 pistes dont le raffiné Suddenly, issu de l’album Bodily Functions (2001), à télécharger ci-dessous.
• ALBUM : FaltyDL – « Hardcourage«
Il est rare que Ninja Tune s’essaie à la house. Probablement que lassé des beats 4 x 4, l’emblématique label a préféré ne pas trop s’y aventurer. Il n’a pas pu, cependant, passer à côté de FaltyDL, auteur de deux albums et d’une poignée de courts venant de la Planet Mu, hostile à la monotonie. Il est difficile de cataloguer la musique de Drew Lustman et c’est certainement ce qui a incité la bande à Coldcut d’accueillir l’Américain dans son giron pour son troisième album, plutôt future garage, aux antipodes de la house à papa. On le sent, Hardcourage (en écoute ici) a demandé beaucoup de… courage à son instigateur. Il en demandera parfois à ses auditeurs, mais c’est un petit mal pour un grand bien.
• CLIP : Karl Bartos – « Atomium«
Malheureux au sein de Kraftwerk, Karl Bartos aurait pu, en s’affranchissant de ce groupe mythique, décider de changer radicalement de style. De se lancer, pourquoi pas, dans une lecture disco-funk du monde. Au lieu de quoi, il a préféré poursuivre, en dissident contraint, dans la même voie ; celle qu’il connaît après tout. Comme ce clip en négatif, Atomium contient toute l’esthétique Kraftwerk : lignes de synthés limpides, vocodeur et un discours militant que ne renierait pas le jeune Bartos de Radio-Activity (1976). Atomium « symbolise la grandeur et la décadence de l’age atomique », affirme Bartos l’ancien. Une réflexion toute allemande sur un monument de Bruxelles auquel le musicien, devenu guide touristique pour l’occasion, dédie son morceau.
http://www.youtube.com/watch?v=byYl3erK3cc
• MIX : DJ Lefto x Paris La Nuit
Après Matthew Herbert, vous reprendrez bien un peu de caviar ? Compagnon de route de Gilles Peterson, DJ Lefto partage sa passion pour le jazz et son éclectisme, avec une ascendance hip hop, bass et beats très marquée quand même. Avant de tâter de la platine au Nouveau Casino, à Paris, vendredi prochain, le Belge a offert à Paris La Nuit un mix exclusif des pépites de ces derniers mois. Joey Bada$$ et Kendrick Lamar côtoient The Gaslamp Killer, Four Tet et Daphni. Une sélection qui tabasse avec un gant de velours.
• REMIX : Yan Wagner – « Changed » (Rebotini Classic Dub)
Parce qu’il a produit le premier album de Yan Wagner, Arnaud Rebotini n’était pas le mieux placé pour en tirer un remix original. Par contre, il avait la position toute trouvée pour déstructurer le dernier single du petit prince de l’électro-pop et lui donner des allures moins aguicheuses. Les mains dans le cambouis, notre vieux loup en marcel s’est amusé à faire taire quelques pistes pour concocter un dub fiévreux, hors des sentiers battus. Une récréation avant la sortie prochaine de ses propres maxis.
• TELECHARGEMENT : Kendrick Lamar – « Swimming Pools » (Drank) (At Dawn We Rage Fest Edit)
Toucher à l’un des morceaux les plus remarqués de 2012, c’était se risquer à la vindicte populaire. Ou à l’indifférence générale. At Dawn We Rage a choisi la prudence. Ce duo californien, qui a adopté la maxime « Fuck genres. Make music », a réalisé un edit trap, utilisant le gros de la matière du single pour en faire une machine à danser, à grands renforts de nappes épiques. Il donne cette version « Fest » à qui voudra bien l’intégrer à ses playlists de soirées. Et pour les amateurs, il offre même sa « discographie » en intégralité.
• NEWCOMERS : Atlas
Sur la mappemonde de la musique, Atlas marche sur les pas de Burial et Jamie xx. Après Cities, un premier EP sorti en août dernier, ce groupe attachant qui prend ses racines entre Leeds et Nottingham sort le single Feel Me. En Face A, un morceau toujours downtempo, mais plus sucré que leurs précédentes compositions, car sous l’empire des paroles naïves d’Emily Harris, sorte de cousine mélancolique de Katy B (« No I can’t deny you’ve been here before/No-o-o, nooooooo, no-o-o, no-no, etc. »). A mi-chemin, basse et cuivres instille une touch jazzy. Le clip, aux couleurs de la Ville avec un grand V, achève de communiquer la magie de ce bijou garage-pop.
• RETRO : Trois décennies de « Sweet Dreams »
Il y a des chansons, comme ça, dont on a le pressentiment qu’on les entendra encore sur notre lit de mort, gueulées par un autoradio sur le parking de l’hospice, et on se dit qu’il y a mieux pour lâcher son dernier râle. Ni reniée, ni tout à fait assumée, la jubilation à l’écoute de ce riff de synthé est pourtant bien réelle, même s’il n’est plus de première fraîcheur, comme maintenu au congélo ad lib. Rappelons-nous que Sweet Dreams, c’est aussi un album pop varié, sorti il y a trente ans. Il contient This City Never Sleeps, une langoureuse complainte d’Eurythmics qui aurait pu donner des idées à Poliça ou au Sébastien Tellier de Sexuality.
{"type":"Banniere-Basse"}