L’hilarant Skrillex affronte Mozart, Vendredi, un duo à découvrir d’urgence pour planer le week-end, et pour finir un hommage au regretté Larry Levan, précurseur de la house.
L’homme qu’on adore détester est de retour. Resté en retrait en 2013, Skrillex sort son premier album, sobrement intitulé Recess (« récréation »). Le jeune DJ a trouvé un procédé original pour faire patienter ses fans : Alien Ride, une application de gaming (iOS et Android) grâce à laquelle les 11 morceaux de l’album sont écoutables en streaming depuis la semaine dernière. A la première écoute, Recess sent la turbine à plein nez, mais l’album mérite qu’on ne le juge pas trop vite, ne serait-ce que pour la présence de Chance The Rapper, de Michael Angelakos de Passion Pit, et de Diplo, avec qui Skrillex promet de nouvelles choses cette année sous le nom de Jack U. Ceux qui continuent à haïr la musique de Sonny Moore pourront toujours revoir la battle hilarante qui l’a opposé à Mozart !
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Plus flegmatiques que le pompier du brostep, le groupe danois WhoMadeWho donne l’impression sur son dernier album d’avoir passé l’hiver au coin du feu, loin des lumières de la ville. La touche organique de Dreams, cette alcôve presque acoustique, est un trompe-l’œil (ce cinquième « long » reste électrique et électronique) mais elle montre que le trio a changé. Plutôt que de ressasser une formule indie dance périssable, il a libéré les guitares, passé du temps sur l’écriture, quitte à laisser des compositions au placard. Les inconditionnels de Keep Me In My Plane devront accepter d’embarquer pour un voyage différent et c’est tant mieux.
Pour plonger un peu plus dans les limbes, tentez l’expérience proposée par Max Cooper. Après la vidéo des fans de WhoMadeWho au réveil, le clip de Empyrean, tout en symétrie, soigne les cortex cérébraux fatigués. Des images portées par les mélodies cristallines du Britannique, qui vient de sortir un premier album, Human, clairement existentialiste, entre Tim Hecker et Philip Glass.
Avec Francesco Tristano ou Aufgang, Bachar Mar-Khalifé figure bien l’approche innovante du label InFiné de faire évoluer la musique électronique par le classique et le jazz. C’est avec grand plaisir que nous vous proposons l’intégralité du nouvel EP de ce multi-instrumentiste en écoute. Le remix de Fax est particulièrement captivant. L’artiste libanais est actuellement en résidence avec le metteur en scène Charif Ghattas pour travailler sur une nouvelle mise en scène de son live, qu’il présentera samedi à la Grange à Musique de Creil (Oise).
Belle surprise que Vendredi, un duo aussi rafraîchissant qu’une fin de semaine pleine de paresseuses perspectives. Ici, un accordéon expire à l’envers (Naissance) ; là, un violon passe de l’ombre à la lumière (Golnaz). Des sons glanés à droite à gauche, triturés, agencés intelligemment, au nom de l’harmonie. On sent que les Parisiens Pierre-Elie Robert et Charles Valentin ont usé les premiers EP de James Blake comme des semelles sur un terrain en friche, quelque part vers la bass music. Veneris Dies, le son à découvrir d’urgence.
S’il n’était pas décédé d’une crise cardiaque, Larry Levan aurait eu 60 ans cette année. Pour célébrer la mémoire du DJ, un habitant de New York a lancé une pétition pour rebaptiser « Larry Levan Way » une portion de King Street. C’est dans cette rue de Greenwich Village qu’il poussa le disco dans ses retranchements aux platines du Paradise Garage, le club qui donna son nom au style qui préfigura la house. La pétition a rassemblé moins de 3 000 signataires pour l’instant. Producteur et remixeur de talent, Levan a révolutionné la dance music, mais faute d’avoir signé des morceaux sous son nom, il n’est entré que d’un pied dans la postérité.
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