L’interprète de « One More Time » décède, Cloud Boat emprunte la voie de James Blake et Plastikman redouble : toute l’actu électro de la semaine décryptée par Gaël Lombart.
• NEWS : Romanthony, camarade des Daft Punk, est mort
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George Moustaki, Ray Manzarek, Henri Dutilleux… C’est l’hécatombe ! Plus discret a été le décès à 46 ans d’Anthony Moore, aka Romanthony, auteur d’un premier album house remarqué car terriblement sensuel en 1997, Romanworld. Son principal fait d’arme est sans aucun doute d’avoir prêté sa voix au One More Time de Daft Punk, en 2001. Un morceau aujourd’hui considéré comme la meilleure chanson dance de tous les temps par les lecteurs de Mixmag. Avant de mourir le 7 mai (la nouvelle a été relayée près de deux semaines plus tard), Romanthony travaillait avec Boys Noize sur un morceau qui l’enthousiasmait : « La meilleure chanson que j’ai jamais écrite », rapporte l’Allemand sur Twitter.
• ALBUM : Cloud Boat – « Book Of Hours »
Apollo, la division zen-cool-chill de R&S Records, a décidé de nous faire décoller. En signant le premier album du duo Cloud Boat, le label continue d’arpenter le sillon creusé par James Blake (lui-même autrefois sur le label belge). Certains morceaux (comme le single Youthern) ressemblent à s’y méprendre à ceux du rouquin. Mais en lieu et place du piano, c’est la guitare qui insuffle leur côté pop. A ce titre, les instrumentaux (Lions On The Beach, Amber Road) sont plus pénétrants et plus sauvages que les complaintes policées. Du deep 2-step à la production soignée, totalement jouable live.
• CLIP : When Saints Go Machine – « Iodine »
Accompagnant la sortie d’Infinity Pool, le troisième album de When Saints Go Machine, ce clip langoureux rappelle combien la pop exaltée du duo danois s’accommode de toutes les situations. Plus rythmé que les morceaux de Konkylie, Iodine finit par faire trembler ces longs travellings. Dans le désert se cache le cristal, comme l’apparente dolence de cette musique recèle une force inouïe.
• MIX : Kode9 – Rinse 22
Le boss du label Hyperdub est un habitué du Carnet électro, mais connaît-on meilleur pourvoyeur de sons avant-gardistes ? Sur la dernière compilation Rinse (du nom de l’emblématique radio pirate londonienne), il offre une place à tous ses petits protégés, Burial, Morgan Zarate, DVA ou Kuedo, ainsi que DJ Rashad, porte-flambeau du footwork, récemment embarqué sur son vaisseau futuriste. Un mix intelligent et dirty, comme Uh, sa dernière sortie présente sur la compilation.
• REMIX : Stellar Om Source – « Elite Excel » (Kassem Mosse Remix)
La Française Christelle Gualdi, actuellement installée aux Pays-Bas, sortira un nouvel album sous le nom Stellar Om Source cet été. En attendant, elle a confié son dernier single Elite Excel au producteur allemand Kassem Mosse. Résultats : un déluge de percussions et de synthés square totalement imprévisible, qui pourrait paraître interminable si l’envie de comprendre ces géniaux entremêlements n’était pas supérieure.
• TÉLÉCHARGEMENT : Holy Other – « Held » (Fort Romeau Remix)
Il suffisait d’y penser. Et si l’univers évanescent de Holy Other se lovait sur un matelas deep house, ça donnerait quoi ? Ce petit coussin moelleux signé Fort Romeau, compagnon de tournée du Mancunien. Cet oreiller qui nous laisse tout cotonneux, dans les limbes, entraînés par une basse et des hi-hats vigoureux mais assommés par la mélatonine : les samples vocaux du morceau initial et leurs déclarations d’amour sont bien trop puissants.
• NEWCOMER : A.CHAL
Alejandro Chal, New-Yorkais exilé à Los Angeles, ne sait plus trop où il habite. Mêlant hip-hop, dubstep et footwork, sa musique est un hommage absolu à la musique urbaine du monde entier. Alors que la bass music conduit parfois à des tunnels abscons, la sienne est fascinante, intense, romantique aussi (Roses On Your Silhouette). MC, DJ, producteur, A.CHAL construit patiemment son histoire sur scène et distribue sa musique gratuitement. Comme ce Ballroom Riots, premier EP définitif. Coup de cœur.
• RETRO : « Consumed » de Plastikman fête ses 15 ans
Dans les années 1990, la techno de Detroit trouve en Richie Hawtin l’un de ses plus influents représentants. Avec Plastikman, son avatar le plus célèbre, le Canadien va pourtant explorer loin dans l’obscurité, pavant la voie aux producteurs minimalistes des années 2000. Malade du design sonore, il prend avec Consumed le contre-pied de la musique acide (et parfois criarde, à ses débuts) qu’il avait composé jusqu’alors. Pas facile d’accès, l’album, sorti le 18 mai 1998, étonne encore aujourd’hui par sa précision.
http://www.youtube.com/watch?v=acj5uEKPUHE
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