Quand le cinéma français et la musique brésilienne vivaient une divine lune de miel.
Pour une fois, osons pousser un cocorico : il y a cinquante ans, la France a été le premier pays à prendre conscience de la richesse du gisement musical brésilien. Cette découverte, dont l’impact nous bouleverse encore, elle l’a partagée avec le monde entier via son cinéma, en particulier avec la BO de l’Orfeu Negro de Marcel Camus (1959) et la Samba Saravah gravée par Pierre Barouh pour Un homme et une femme (1966). De notoriété internationale, ces deux monuments ont fait de l’ombre à une ribambelle de films français tout autant imprégnés par les mélodies auriverde : cette compilation leur rend justice. Exception faite de L’Homme de Rio, on ignore ce que les oeuvres présentées ici (Les Amants de la mer, Os Bandeirantes, Pour un amour lointain…) ont réellement apporté au cinéma ; mais on sait désormais quel inestimable butin leurs BO ont légué.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Car ce sont toutes les figures du génie brésilien qui, sous la houlette de pointures d’ici (Legrand, Delerue, Magne, Crolla…) ou de là-bas (Bonfá, Creuza…), défilent sur ces plages paradisiaques : bossas en déshabillés de Nylon ou en parures orchestrales, voix déposant l’écume transparente d’un murmure, chants de pêcheurs au clair de lune, sambas et batucadas incendiaires, easy-listening haut de gamme… Voilà à quoi l’on reconnaît un grand pays de musique : même en grattant ses fonds de tiroir, on met la main sur des diamants brillant des feux les plus purs.
{"type":"Banniere-Basse"}