La chanteuse Abbey Lincoln, dont ce jeune pianiste afro-américain est le protégé, a décidément du flair. Rodney Kendrick s’était déjà taillé une belle réputation à ses côtés avant qu’il ne se lance dans une aventure soliste. Son troisième enregistrement (en compagnie d’une petite quinzaine de musiciens dont Graham Haynes, Justin Robinson et Dewey Redman), le […]
La chanteuse Abbey Lincoln, dont ce jeune pianiste afro-américain est le protégé, a décidément du flair. Rodney Kendrick s’était déjà taillé une belle réputation à ses côtés avant qu’il ne se lance dans une aventure soliste. Son troisième enregistrement (en compagnie d’une petite quinzaine de musiciens dont Graham Haynes, Justin Robinson et Dewey Redman), le plus abouti, est la preuve tangible et sonore qu’on a bien affaire à un vrai créateur. Son style évoque immanquablement Thelonious Monk dont il possède l’inventivité rieuse, la fulgurance du trait comme la dégaine. Mélange heureux de la tradition afro-américaine (Monk, Ellington, Sun Râ), des jazz d’aujourd’hui comme des musiques du monde, l’univers musical joyeusement syncrétique de Rodney Kendrick se joue des étiquettes et des styles avec bonne humeur et ferveur. Une raison parmi tant d’autres qui fait de ce disque une grande réussite. Il devrait plaire aux amateurs de jazz, aux autres aussi.
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Franck Médioni
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