Féroce, la pop foldingue et transgressive de quatre Toulousains affamés.
Vorace comme on n’en voit plus, la pop de Las Aves, résurrection musclée de The Dodoz (le groupe punk et furax qui les a fait connaître, avec lequel ils ont écumé les salles de France et sorti deux albums), coupe l’herbe sous le pied et l’eau à la vodka. Versant lumineux de Kap Bambino, duo bordelais fiévreux, le quatuor toulousain asphyxie la concurrence, alliant le kitsch (dans ses clips), le catch (pour son punch) et le scotch (sec et sans glace) dans une fabuleuse alliance des genres : trip lunaire, cascade synthétique, rumeur psyché, rock cabossé…
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Les courants fluctuent dans ce bel album postmoderne de Las Aves, comme sur le morceau N.E.M, tube flagrant où se confondent la nonchalance câline des meilleurs titres de M.I.A. et l’urgence apocalyptique de Crystal Castles. Dans ce vol long- courrier, plein de correspondances, il serait de bon ton d’observer deux choses : la première, que “Mourir à Shanghai” (en français dans le texte) préfère la conquête à l’itinérance, coiffant ses onze refrains d’une tonalité fraîche, directe et facile d’accès (Heartbeats) ; la seconde, que les turpitudes mélancoliques de ce disque homogène renforcent sa direction visuelle, terriblement pastel.
Sans jamais tomber dans le concept, l’unité dévoilée de cette folie locale tend les bras vers l’international, empruntant sans conteste des voilures grand public, à la lisière entre deux mondes, l’un très indé, l’autre très rond. Une cavalcade luxuriante, charpentée de touches bondissantes, électriques (Blue), emballantes et quasi disco (Perfect Mess), remplie d’énergie, sans pénurie de carburant (Gasoline). Une palette or et argent dominée par un goût de l’esthétisme, poussé à son paroxysme dans ses écrins vocaux naturels (Leo). Une fable suspendue, surprenante et sans soucoupe. Violente.
concert le 3 juillet aux Eurockéennes de Belfort
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