Porté par une farandole de pop-songs fanfaronnes, le trio sans frontières Puggy fait cohabiter création et récréation. Critique et écoute intégrale.
On ne peut rien promettre pour la crise identitaire qui la ronge, mais la Belgique peut au moins se rassurer sur son futur musical. Il suffit d’écouter When You Know, le nouveau single rutilant de Puggy, pour comprendre en moins de trois minutes que le plat pays tient là une machine à tubes surpuissants, habilement brodés de fil d’or.
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Sauf que, si on a envie de chipoter un peu, aucun des trois membres du groupe n’est Belge à proprement parler : un chanteur/guitariste anglais, un bassiste franco-belge et un batteur suédois. “Mais c’est en Belgique qu’on se sent chez nous, raconte ce dernier, Egil « Ziggy » Franzen. On y vit depuis un certain temps, donc c’était tout naturel de se présenter comme un groupe belge. » Avoir une conversation croisée avec les trois membres du groupe, c’est accepter une partie de ping-pong entre le français et l’anglais – et le suédois, mais on ne maîtrise pas encore les subtilités des ä et des ö. Parce qu’on n’est pas du genre à faire des histoires, on résumera donc l’identité kaléidoscopique de Puggy sous le sticker « produit de l’Union européenne ».
En toute logique, ce patchwork contrasté rejaillit sur Something You Might Like, leur second passage à l’acte chanté dans la langue des Beatles. Malgré ce nom de groupe assez ingrat, Puggy démontre d’emblée son savoir-faire avec élégance, largement favorisée par le mixage immaculé de Mark Plati. Tour à tour pétaradant d’exubérance ou sagement posé, à cheval sur l’arc-en-ciel ou sous un édredon en plumes de paon, Puggy sait toujours retomber sur ses pattes et assurer une conclusion raisonnable à ses audaces.
Le groupe s’impose ainsi en compositeur rusé, parfaitement à l’aise pour doser le flamboyant (pluie de cuivres, lancé fréquent de confetti pop) et le feutré (coups de spleen passagers au piano ou à la guitare acoustique). Finement arrangées, les mélodies bubblegum de Something You Might Like se révèlent à la hauteur des ambitions du groupe et peuvent déjà viser les stades olympiques habituellement fréquentés par Mika. A la fois tranchants et soignés, ces coups d’éclats (de verre) ont le potentiel de réconcilier les querelles qui déchirent leur pays. Difficile de résister à ces hits efficaces en diable qui mettront d’accord Wallons et Flamands sur au moins un point – et c’est déjà un grand pas.
Concerts : le 10/09 à Auberive, le 14/10 à Metz, le 4/11 à Dijon, le 5 à Montpellier, le 6 à Lyon, le 8 à Paris (Bataclan), le 12 à Marseille, le 13 à Nice, le 25 à Limoges, le 26 à Bordeaux, le 27 à Toulouse et le 4/12 à Nantes
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