Son deuxième album est l’une des belles surprises de l’été : retrouvez Joseph d’Anvers en clip, ainsi qu’un reportage vidéo et un récit sur l’enregistrement d’un titre à Nashville.
Son très beau deuxième album, Les Jours Sauvages, ravit l’été. Son premier single, Kids, dont le clip est à voir ci-dessous, est l’une des belles surprises des derniers mois.
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Invité il y a quelques mois par Jack Daniels, en tant qu’ancien CQFD, à enregistrer un titre à Nashville, Joseph D’Anvers s’est retrouvé dans un vaste studio, où les résidents habituels s’appellent U2 ou des malabars en vestes à franges. Clip, récit et reportage vidéo.
Joseph d’Anvers à Nashville : reportage vidéo
Situé à deux pas de Music Row, cette avenue de masures anonymes qui abritent quelques-unes de plus juteuses maisons d’éditions musicales d’Amérique, le studio The Tracking Room brille par son anonymat clinique.
Aux murs, pourtant, un étalage de disques d’or rappellent que c’est ici que se trame une country rutilante, avec chanteurs Ultra Brite et guitares biscotos pour cow-boys en 4×4 coréens.
En entrant, Joseph d’Anvers ne peut s’empêcher de rigoler : “La cabine de prises de voix, à elle seule, fait la taille du studio où Mario Caldato a enregistré mon album au Brésil”. Jack Daniels a mis à la disposition du Français un jeune producteur, [attachment id=298]David Barbe (REM…) pour réaliser ce tour de force : enregistrer et produire en deux heures une chanson. Sa bonne tête nous dit quelque chose : on découvre alors qu’il est aussi bassiste de Sugar. Il demande à réécouter, concentré, la version de Kids, morceau choisi de l’album du Français. Déjà 3″30′ d’écoulées.
“On commence par la voix et une guitare sèche”, s’enthousiasme-t-il immédiatement. Nashville, écrasé entre deux orages tièdes, ordonne à la chanson sa torpeur, qui ralentit naturellement son tempo. Casque vissé sur les oreilles et sourire franc, Barbe s’agite dans le bocal des prises de voix, déplaçant les micros afin de trouver le meilleur angle pour capter le criaal de la somptueuse guitare Gibson J200. Il faut ensuite rajouter une batterie : Barbe insiste pour que Joseph, débutant, s’en charge. Il fouette les fûts avec des balais, nonchalant. “Parfait, c’est relax, lache”, se ravit l’Américain.
Mais pour la partie de basse, timidement, humblement, il se propose – et sort, enchanté de l’accord du Français, une Rickenbacker rutilante de sa valise. Elle chaloupe et serpente, pendant que sur une Gretsch, Joseph rajoute des vibratos larmoyants – on se croirait chez Roy Orbison.
Mais le son de batterie, trop propre, chagrine Barbe : qu’importe, le studio possède une vaste salle en pierre de taille, à la réverbation naturelle et gargantuesque, dans laquelle il réinjecte et réenregistre les prises. Pris au jeu, le producteur sort même d’un des coffres aux trésors du studio un antique orge Wurlitzer, dont il s’empresse de jouer, à la Ray Manzarek, oubliant complètement, surexcité, de quel côté de la vitre il est censé opérer. En deux heures pétantes, le morceau est enregistré, produit, lissé – il faut voir le sourire radieux de l’Américain quand il donne à Joseph d’Anvers un CD prêt-à-emporter.
“C’était fun, à l’ancienne, je recommence quand vous voulez ! J’ai adoré cette expérience, surtout sur une chanson aussi émouvante et mélancolique”. Le lendemain matin, on le croisera, encore sous le charme, dans le hall de l’hôtel. Il repartait chez lui, au volant, vers Athens, Géorgie. Sa basse dans une main, des CD’s dans l’autre : Barbe n’a vaisblement pas besoin de plus pour être heureux.
Reportage vidéo : Marc Besse
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