[La loupe] Dans son dernier clip, “High by the Beach”, Lana Del Rey dézingue au bazooka un hélicoptère qui trouble sa tranquillité. Et critique le star-system tout en revendiquant un “empowerment” féministe.
L’amour et la violence
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Lana Del Rey l’a bien compris : on ne change pas une formule qui gagne. Son dernier clip pour High by the Beach, qui annonce la sortie, le 18 septembre, de son album Honeymoon, déploie la même esthétique doucement mélancolique, comme passée au filtre Instagram, que ses prédécesseurs.
On la voit en caméra subjective, plus boudeuse que jamais, errer en déshabillé pastel dans une vaste villa, dos fouetté par ses cheveux auburn et teint de porcelaine. Produite par Mark Ronson (Adele, Amy Winehouse…), Lana Del Rey revisite ses thèmes de prédilection : l’amour et la violence. “Tout ce que je veux, c’est me défoncer au bord de la mer”, clame-t-elle. Belle philosophie de vie.
La belle et la bête
Suivant la trame classique du conte de fées, notre Raiponce pop subit les assauts d’un vilain, matérialisé ici par l’hélicoptère noir d’un paparazzi qui tournoie, menaçant, autour de sa tour d’ivoire. Mais point de preux chevalier : Lana Del Rey réduit l’ennemi en miettes à l’aide d’un bon vieux bazooka sorti de son étui de guitare.
En délaissant ses habits d’héroïne mièvre pour revêtir ceux de l’amazone moderne, la chanteuse revendique un féminisme guerrier, déjà exploité par la pop, de Beyoncé et son Run the World (Girls) au récent Bitch Better Have My Money de Rihanna.
Via l’hélicoptère, c’est le récit à l’eau de rose façon Barbara Cartland que la star explose, démontrant un sens de l’ironie qui lui avait parfois fait défaut, et qui la replace dans le game.
It’s Lana, bitch
Lana Del Rey livre ici sa critique du star-system – leitmotiv de la pop, qui n’aime rien tant que se nourrir de sa propre destruction. En 2001, Michael Jackson incitait la presse à scandale à le lâcher sur Privacy. Onze ans plus tard, Madonna se montrait harcelée par les photographes dans Turn up the Radio.
Filmée dans sa cuisine feuilletant un tabloïd, Lana Del Rey adresse un clin d’œil au Piece of Me de Britney Spears, sorti en novembre 2007, soit neuf mois après qu’elle eut rasé sa tête devant les caméras. Coiffée d’une perruque blonde, elle lâche : “Je suis Miss Rêve américain depuis mes 17 ans/Peu importe que je sois sur scène/Ou que je me barre aux Philippines/Ils mettront toujours mes fesses dans leur magazine.”
Poursuivant dans cette veine, Lana Del Rey semble avoir tourné le clip dans sa villa de Malibu acquise en juin pour fuir les fans et les paparazzis qui la harcelaient dans le quartier de Hancock Park, à Los Angeles.
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