Deux ans après ses premières exactions, loin de céder aux sirènes de la facilité, Oxmo Puccino ose aujourd’hui un disque sombre, ombrageux et triste, reflet d’une vie jamais idéalisée, jamais trompée par les illusions. Là où le premier album avait été enregistré dans lœurgence, L’Amour est mort a nécessité une maturation plus patiente, plus exigente […]
Deux ans après ses premières exactions, loin de céder aux sirènes de la facilité, Oxmo Puccino ose aujourd’hui un disque sombre, ombrageux et triste, reflet d’une vie jamais idéalisée, jamais trompée par les illusions. Là où le premier album avait été enregistré dans lœurgence, L’Amour est mort a nécessité une maturation plus patiente, plus exigente aussi. Le style du rappeur s’y fait plus précis, cédant moins à la facilité et à la fascination des rimes ampoulées. La musique, elle, s’est enrichie d’instruments, mêlant aux boucles rythmiques des notes organiques et des harmonies inédites, des violons, du souffle et des cordes. Mais aussi des bruits de rue, de conversations attrapées au vol, accoudé au zinc d’un bar ou jouant aux cartes entre potes. Le hip-hop d’Oxmo devient ainsi une symphonie concrète, composée de cliquetis de verre, de vieux sillons de vinyles poussiéreux, de voix puisées sur des vieux cylindres de variété, trébuchant sur des rythmes assurés, paradant au son de flûtes funky. Les mots n’en prennent que plus d’ampleur et d’emphase, naissant entre les beats et les rythmes, survolant les mélopées de violons et les crissements de pneus, racontant des histoires simples.