Etoile montante de la musique électronique, Skrillex a été récompensé aux Grammys, au nez et à la barbe de Guetta.
Il a osé. Alors que tout le monde attendait une énième récompense pour David Guetta, le jury des Grammy Awards a pris le parti de sacrer Sonny Moore, aka Skrillex, lors de la 54e cérémonie américaine, le 12 février à Los Angeles.
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A trois reprises, le jeune Californien de 24 ans à la peau blême, aux cheveux longs côté droit, rasés net côté gauche, piercings aux coins des lèvres, lunettes criardes, sorte de personnage tout droit sorti de l’univers pittoresque d’Hironobu Sakaguchi, a trimballé son allure sombre sur la grande scène du Staples Center, redonnant un semblant d’intérêt à une manifestation trop souvent réglée d’avance. Passé par la case metal (et succès) avec son groupe From First To Last au milieu des années 2000, l’ancien chanteur et guitariste va vite connaître des problèmes de voix.
Un mal pour un bien : dès 2008, il s’immisce derrière les platines et s’attèle à triturer, détourner un courant alors en vogue en Angleterre, le dubstep. Aussitôt, Lady Gaga, La Roux, les Black Eyed Peas veulent être remixés par celui qui allie sauvagerie mélodique et cadences extatiques. Si les puristes du genre lui reprochent d’édulcorer et d’alourdir le format originel, il réplique avec un ep magistral, Scary Monsters and Nice Sprites, en octobre 2010. Sur Beatport, l’effet est immédiat. La sortie physique de son premier album confirmera cet emballement.
Cent millions de vues sur YouTube et quatre millions de fans sur Facebook plus tard, Skrillex est convoqué par les rescapés des Doors pour la réalisation du documentaire Re:Generation. Il était parti de rien ou presque, reclus dans sa tanière de la Côte Ouest. Opposé à son pote Deadmau5, le voilà récompensé par ses pairs. Puissent les Victoires de la musique en prendre de la graine, par exemple avec Madeon.
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