Il y a deux ans, Maximilian Hecker avait écrit, en ouverture de son deuxième album Rose, un morceau incroyable, un titre à faire pleurer les routiers. Ça s’appelait Kate Moss, mais ça faisait surtout penser à Nick Drake. A l’époque, ça n’avait pas intéressé grand monde. Sur Lady Sleep, son nouvel et troisième album, il […]
Il y a deux ans, Maximilian Hecker avait écrit, en ouverture de son deuxième album Rose, un morceau incroyable, un titre à faire pleurer les routiers. Ça s’appelait Kate Moss, mais ça faisait surtout penser à Nick Drake. A l’époque, ça n’avait pas intéressé grand monde. Sur Lady Sleep, son nouvel et troisième album, il n’y a ni Kate Moss ni Nick Drake, et il y a de fortes chances pour que ça n’intéresse pas grand monde.
Pourtant, Maximilian Hecker écrit de la très belle musique. Quand on pense au traumatisme qu’a constitué, pour beaucoup, l’apprentissage des verbes irréguliers allemands, puis aux amalgames qui ont suivi (« allemand » = « angoisse »), on a bien du mal à croire que ce Maxou-là a grandi à Hanovre et Berlin. Sa musique ne fait pas peur, elle fait du bien, elle rendrait l’iPod amoureux de l’iBook. Maximilian Hecker est souvent seul avec son piano et quelque part, Maximilian Hecker rime avec William Sheller, mais dans le bon sens du terme. Ses chansons donnent envie d’être sentimental, et parfois d’écouter Chopin.
Souvent, c’est triste ? comme sur Summer Days in Bloom ou Everything Inside Me Is Ill ? mais c’est toujours très beau. Comme son anglais est aussi bon que le nôtre, on ne comprend pas vraiment ce qu’il dit mais peu importe. Maximilian Hecker parle un langage universel qu’on a déjà entendu ailleurs, chez Thom Yorke et Cat Power : un langage romantique en diable qui lui permet d’offrir avec ce Lady Sleep une dizaine de minipépites éblouissantes ? comme des tiroirs à trésors où l’on se cache quand on dort (oh Maxou). Enfin, Maximilian Hecker a eu la bonne idée de dédier son album à Blanche-Neige ? ces vieilles fouines de sept nains vont avoir de belles choses à siffler.