Tous les textes de cet album sont en anglais et on voit mal comment il pourrait en être autrement. Avec l’Angleterre victorienne dans le viseur, Orson Welles en point de mire et Nick Cave en référence (déférence ?) assumée, Jack The Ripper doit mal vivre les lois Toubon instituant des quotas de chansons françaises. Formé […]
Tous les textes de cet album sont en anglais et on voit mal comment il pourrait en être autrement. Avec l’Angleterre victorienne dans le viseur, Orson Welles en point de mire et Nick Cave en référence (déférence ?) assumée, Jack The Ripper doit mal vivre les lois Toubon instituant des quotas de chansons françaises.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Formé en 1996 et aguerri à l’école de la scène, le septuor français signe avec Ladies First sa troisième réalisation. A la question Comment définiriez-vous votre style de musique ??, Arnaud, le chanteur, a un jour donné cette intrigante réponse : Du cabarock, peut-être.? Le mot est juste. Du rock, bien sûr, pour honorer l’héritage du songwriting anglo-saxon, Nick Cave et Leonard Cohen en tête. Cabaret, ensuite, pour l’ambiance surréaliste se dégageant de ce grand déballage malsain. Chez Jack l’Eventreur, le rideau s’ouvre et laisse entrevoir un cabinet des curiosités sentimentales. On s’enjoue et on pleure, et c’est une véritable foire d’empoigne cérébrale. I Was Born a Cancer est le plus grand moment du disque : une trompette triste poursuit la fausse euphorie d’un fumeur fataliste. Le reste du temps, Jack The Ripper trimballe sa noirceur entre coulées mélancoliques et grandiloquence retenue. Pour ce troisième album, une nouvelle influence pointe : la scène post-rock canadienne. La fin du titre From My Veins to the Sea pourrait faire office d’appendice au tellurique Yanqui U.X.O de Godspeed You! Black Emperor.
Comme si des bombes tombaient sur le stupre londonien, comme si Jack l’Eventreur était rattrapé par d’anachroniques V2. C’est beau, de refaire l’histoire en musique.
{"type":"Banniere-Basse"}