La musique d’Intik, même si elle semble souvent habitée, ne connaît ni Dieu ni patrie. Dès les premières mesures de La Victoire, on retrouve intacte l’étrange âpreté musicale du premier album. Sans se départir d’une dextérité mélodique à donner le vertige, le deuxième album renforce par d’innombrables trouvailles le cachet particulier de ce trip-hop à […]
La musique d’Intik, même si elle semble souvent habitée, ne connaît ni Dieu ni patrie. Dès les premières mesures de La Victoire, on retrouve intacte l’étrange âpreté musicale du premier album. Sans se départir d’une dextérité mélodique à donner le vertige, le deuxième album renforce par d’innombrables trouvailles le cachet particulier de ce trip-hop à tête chercheuse Toujours la même audace pour les agencements incisifs entre plusieurs styles qui ont d’habitude peu d’atomes crochus : les tablas résonnent le plus naturellement du monde dans un trip-raï plaintif, les cuivres sont utilisés aussi pour remplacer la basse reggae. En sourdine, le oud (luth arabe) sonne blues dans un déluge de beats hip-hop. Youssef Seddas, leader du groupe et compositeur de toutes les musiques du disque, distille avec une certaine jubilation un malaise récurent. Car comme on peut l’imaginer, La Victoire qui ouvre, clôt et donne le titre de cet album imprégné par les conflits du monde d’aujourd’hui ne parle que de défaites. Mais même amère, la victoire nouvelle d’Intik se boit avec plaisir.
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