LA Variations

Le charismatique chef finlandais, en place depuis dix ans à la tête du Los Angeles Philharmonic Orchestra, a inscrit la création au cœur de son parcours musical.
La dernière moisson discographique, composée d’un album très personnel (LA Variations), et de deux monographies de compositeurs finlandais très joués en France (ses amis Kaija Saariaho et Magnus Lindberg), résume bien cette préoccupation.
A la fin des années 70, Saariaho, Lindberg et lui-même, incarnent l’avant-garde musicale finlandaise. Salonen fonde alors avec Saraste l’orchestre de chambre Avanti ! et ouvre une brèche dans la diffusion de la musique contemporaine.
Salonen a singulièrement évolué. Le sourire en coin qu’il arbore en dirigeant Floof, morceau assez dingue d’où se dégage un mélange d’écriture post – sérielle et de sonorité pop, est là pour illustrer une ouverture d’esprit assez rare chez les tenants du dodécaphonisme.
Le déclic se produit en 1996, quand il écrit LA Variations pour le Los Angeles Philharmonic. L’œuvre a valeur de manifeste : J’ai incorporé différentes sortes de musiques dans une seule pièce. J’ai agrandi mon propre monde. Les grandes partitions du XXe siècle (Ravel, Stravinski, Lutoslawski ), comme le minimalisme et le folk, ont été bien digérées. La musique doit avoir le sens du plaisir, sinon elle va mourir. Le mot-clé, c’est l’intégration. En Amérique, je me suis senti libéré des dogmes et de l’arrogance européenne. Mes valeurs n’étaient plus forcément valides. Cette expérience me permet de revenir en Europe en sachant qui je suis. Ma musique doit refléter mon propre milieu multiculturel. Elle traduit la complexité de la société.

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