Le CV de Vincent Artaud, 36 ans, possède déjà des allures océaniques où se croisent et s’embrassent tous les courants du jazz français ? dont il est devenu ces dernières années un des bassistes et arrangeurs les plus demandés ? de la chanson, de la musique symphonique contemporaine ou de l’electro la plus pointilleuse. On […]
Le CV de Vincent Artaud, 36 ans, possède déjà des allures océaniques où se croisent et s’embrassent tous les courants du jazz français ? dont il est devenu ces dernières années un des bassistes et arrangeurs les plus demandés ? de la chanson, de la musique symphonique contemporaine ou de l’electro la plus pointilleuse. On l’aura ainsi croisé ces derniers mois au sein d’un projet de polar slam, Dum Dum, ou aux côtés d’Arnaud Rebotini au sein de Blackstrobe, pour ne citer que ces deux facettes de l’hallucinant prisme qu’est devenue sa vie de musicien curieux et surdoué. Mais c’est en solitaire, sur ses albums griffés de son seul nom ô combien évocateur qu’Artaud nous intimide le plus.
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Pour en finir avec le jugement du jazz, et de ce tout petit bout de la lorgnette qu’est le jazz français, il se téléporte résolument ailleurs. Ce fils spirituel de Charles Mingus et Olivier Messiaen ? à jamais foudroyé par la découverte de la Turangalîlâ-Symphonie du compositeur français ? se métamorphose alors en démiurge brassant un siècle (au moins) de musiques, établissant des dialogues imaginaires et pourtant limpides entre Ravel et Reich, Stravinsky et Gil Evans, mêlant avec une fougue sidérante les timbres sorciers des uns avec les mouvements répétitifs des autres, instillant les pulsations du jazz avec une précision d’horloger suisse. Plus encore que le somptueux Artaud, son premier opus qui en posait déjà les fondations, La Tour invisible est un édifice fascinant, sans équivalence nulle part dans la musique d’aujourd’hui, dont les références à la légende de Merlin l’enchanteur lui confèrent si besoin était un ultime vernis magique. Et magistral.
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