La Semilla Escondida

La Semilla Escondida. En français : la graine cachée. Ce titre ressemble à s’y méprendre à un album imaginaire de Tintin. Confronté à une terrible énigme, mêlant ragga, café et salsa, Tintin y serait amené à enquêter à la Jamaïque et à Cuba pour traquer le fâcheux et retrouver la fameuse graine cachée.

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C’est le Sergent Garcia, et son sound-system salsa-muffin en version commando, qui vont lui servir de guide sur les terres de Bob Marley, puis celles du Buena Vista Social Club. C’est en Jamaïque que la graine cachée ? dorlotée par les basses onctueuses et les rythmiques ouatées du dance-hall/reggae ? a pris ses couleurs vertes, rouges et jaunes puis développé ce puissant odorat doux-amer qui caractérise le son à la fois mélancolique et suave de l’île. En connexion quasi chamanique avec les esprits, le Sergent a trouvé le sens des chants qui soignent tous les maux. Dans une sorte d’hilarité grave, il indique qu’il faut suivre la voie du cuivre cubain pour remettre définitivement la main sur la graine cachée.

Dans les mythiques studios Egrem, la vigueur et la pétillance de la salsa font rougir de chaleur et d’épices les bases reggae des chansons posées à Kingston. La rumba prend le contrôle des esprits, un chorus de piano traverse le champ, le chant de Tania Roberts diffuse son philtre vocal dans une atmosphère de cuivre et de tres. « L’équilibre est fragile« , lâche soudain le Sergent. Et c’est précisément là, au juste milieu de cette passerelle souterraine entre les deux îles que se cache la graine : celle d’une musique aux racines transfrontalières, revisitée et transcendée par les visions universalistes d’un disque qui n’en finit plus d’enfiévrer les samedis soir à Moulinsart.