A l’écoute de cet album, la question suivante se pose : peut-on se revendiquer du futur en faisant de la musique à guitares ?
Certes, l’album semble avoir été terminé en 2016, ce qui n’est pas très malin pour un groupe qui se revendique de l’an 3000. Mais Wounded Princes, qui clôt la trilogie de La Secte Du Futur, mérite quand même toute l’attention du peuple de 2018. D’abord parce que, s’agissant de rock frontal, beau et crasseux, il est difficile de ne pas faire confiance à Third Coming Records.
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Ensuite parce que depuis ses débuts, cette meute composée de membres de J.C. Satàn et Catholic Spray s’est développée une identité assez passionnante. Si beaucoup d’éléments du garage rock sont là, guitares distordues en avant, réverb de cathédrale et delay dans le mix, une chanson de La Secte se reconnaît dès la première suite d’accords. Il y a quelque chose de pur et héroïque qui se dégage des mélodies du groupe ; un truc qu’on ne saurait pas trop décrire, mais qui donne envie de bomber le torse en exhibant ses cicatrices, ou en dressant un doigt crâneur en direction du ciel.
Une pop blessée au coeur mais fière et pleine de morgue
Au final, cette laser pop ressemble au garçon qui orne la pochette de l’album : blessée au cœur, mais fière et pleine de morgue. Et c’est là un principe qui se ressentait déjà dans les deux premiers disques des Français, notamment dans le superbe Greetings From Youth. Mieux produit que ses prédécesseurs, Wounded Princes se permet en tout cas quelques écarts synthétiques (sur Heart Pioneers, par exemple), des incursions acoustiques (Noire mélopée), et un peu plus de textes français qu’auparavant. Sans compter deux ou trois morceaux qui, dans un monde parfait, pourraient être des tubes repris en chœur par une assemblée d’adeptes à genoux (notamment les trois premiers titres du disque).
Finalement, s’ils ne réussissent pas à écrabouiller complètement le passé, les membres de La Secte Du Futur tirent leur épingle du jeu en écrivant de très belles chansons (on vous conseille d’ailleurs de vous pencher sur leurs paroles). Le peuple, nous compris, n’en demandait pas d’avantage.
Wounded Princes – La Secte Du Futur (Third Coming Records)
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