Du 14 au 16 août à Saint-Malo, la Route du Rock est sans doute l’un des plus excitants festivals de l’été : sa programmation est à découvrir en sons et vidéos.
Alors que le festival breton continue de perdre à chaque nouvelle édition un peu de sa militante naïveté devant la nébuleuse « tout business » qui gobe insidieusement et copieusement le monde festivalier – sorte de remake bien réel du film de Chuck Russel, Le Blob. Alors que son équipe en vient à demander des soutiens financiers au public, jusqu’à craindre un arrêt brutal de la manifestation, la programmation de La Route Du Rock ne trahit toujours pas ses visiteurs, proposant une fois de plus et pour cette 18ème Collection Eté, qui se déroulera du 14 au 16 août, un panel alléchant autant qu’exigeant de nouvelles têtes et artistes reconnus du milieu pop indé. Sûr que le mélomane savourera, à la plage, au fort ou au palais, un jouissif et éclectique condensé de ce qui se fait de mieux, musicalement pop parlant, en 2008.
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Et, à l’heure où les sons électroniques envahissent moult morceaux, traversant tous les genres musicaux, ne manquez surtout pas la conférence du musicologue Christophe Brault sur le thème « Une autre histoire des musiques électroniques », où il sera entre autre question des bruits de Pierre Henry ou des mélodies imparables du tellement prolixe Jean-Jacques Perrey. Histoire de rôder l’ouïe ou frimer sur le sable, doigts de pieds en éventail et lunettes de soleil sur le bec.
Mais, avant de plonger tête la première dans ce bain frais soigneusement concocté par la team Route du Rock, quelques focus « son et image » bienvenus.
Plus d’infos ainsi que la programmation complète du festival sur : www.laroutedurock.com
TINDERSTICKS
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Après cinq ans d’absence, une sacrée remise en question, et les projets solo du chanteur Stuart Staples, le groupe nous est revenu cette année avec The Hungry Saw. Certes loin d’être révolutionnaire, ce nouvel album a le mérite de renouer avec le son des débuts, soit des morceaux riches et délicats qui n’oublient jamais le sentimental. Enregistré en huit jours avec pas moins de dix musiciens, l’ensemble parvient cependant à échapper à de trop copieux et indigestes instrumentaux, demeurant toujours à la frontière entre professionnalisme et émotion. Reste que sur scène, le premier peut parfois l’emporter sur le second. Espérons que le festival libèrera le jeu des (désormais franco-) britanniques.
Jeudi 14 août
www.myspace.com/tindersticksofficial
The Hungry Saw
THE NOTWIST
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Les Allemands tant attendus, après un silence de six longues années dédié notamment à leurs divers side-projets, redonnent de leurs nouvelles avec The Devil, You + Me. Et quelles nouvelles. Toujours ces va et vient entre folk et électro, ces flirts osés mais toujours superbement réussis avec la pop, ces nappes de riffs puissament psyché, et toujours cette mélancolique mélodie dégorgeante de frissons. Bref, on ne devrait pas regretter leur prestation scénique dans le cadre naturaliste du fort.
Vendredi 15 août
www.myspace.com/notwist
SIGUR RÓS
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Les Islandais réapparaissent tout nus et tout frétillants, un nouvel album imprononçable coincé dans la raie des fesses. Pourtant, malgré son artwork rigolo et ses quelques compositions galopantes, voisines d’Animal Collective, Með Suð I Eyrum Við Spilum Endalaust n’oublie pas de dessiner de longues complaintes instrumentales et vocales, maginifiquement tristes et glaciales. Soit un projet qui trace un long et sinueux chemin entre la plus légère et la plus pesante des émotions. Le concert devrait être éprouvant.
Vendredi 15 août
www.myspace.com/sigurros
Gobbledigook
WHY?
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Que dire de Why?, projet de l’artisan Yoni Wolf ? Qu’il est de ces groupes inclassables, incomparables, desquels on ne se lasse jamais (quoiqu’il ne faille jamais dire jamais…). Parent d’un folk aux rythmiques hip hop, d’une pop qui se cherche en expérimentations, la formation californienne, qui sortait cette année un Alopecia toujours aussi réussi, revient déverser sa tambouille sonore, ô combien maîtrisée et mélodique, à Saint-Malo. Jouissif et addictif parce que singulier.
Vendredi 15 août
www.myspace.com/whyanticon
Songs Of The Sad Assassin
COLD WAR KIDS
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La soul rocailleuse des Américains, la voix rauque et terriblement enivrante du chanteur Nathan Willett, leurs lignes basse/batterie lourdes, évidentes, prenantes, tout chez ses jeunes gens venus de la banlieue de Los Angeles nous avait séduit. Ça piquait, pinçait, griffait, criait, balançait, caressait… Après Robbers & Cowards, paru en 2007, le quartet promet un nouvel opus pour septembre. On frémit d’impatience, on calmera déjà nos ardeurs devant le Fort de Saint-Père.
Jeudi 14 août
www.myspace.com/coldwarkids
Hang Me Up To Dry
THE BREEDERS
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Après un parcours cahotique (drogue, engueulade, contrat déchu…), on n’espérait plus beaucoup du retour des pétroleuses. C’était oublier la haute capacité de leur carburant. En 2008, le groupe s’impose avec classe et brio via son très efficace Mountain Battles, produit par le fidèle collaborateur Steve Albini : un son rock et brut qui n’oublie jamais de s’illuminer.
Jeudi 14 août
www.myspace.com/thebreeders
Bang On
MICAH P. HINSON
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Vendredi 15 août
www.myspace.com/micahphinson
Beneath The Rose
PONI HOAX
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Leur premier album, paru en 2005, avait séduit la critique mais difficilement trouvé son public. Les Parisiens reviennent en 2008 avec un disque qui aura pris le temps de la maturité et de l’écoute (à défaut du premier). Images Of Sigrid, projet (pas) perdu entre rock, disco et new wave, produit par Joackim (du label Tigersushi), est de suite acclamé à l’unisson jusqu’à valoir au groupe d’être étiqueté « branché » – ce qu’eux déplorent…
Samedi 16 août
www.myspace.com/ponihoax
Antibodies
ADAM KESHER
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La première fois qu’on a vu Adam Kesher sur scène, on s’est dit que The Rapture et !!! avaient fait des bébés ensemble en écoutant Weezer. Après deux EP à l’électro-rock étourdissante (Modern Time et Allegory of Chastity), les brûlants Français réussissent haut la main l’exercice de l’album. Avec Heading For the Hills, Feeling Warm Inside, Julien, Gaétan, Jérome et Yann nous livre un disque mutant et magmatique made in Bordeaux et plus que bienvenu. Ça devrait suer devant la scène.
Vendredi 15 août
www.myspace.com/adamkesher
I Wanna Bark
Local Girl
THE DØ
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Basé à Paris et né de la rencontre entre Dan Levy, musicien et compositeur de musiques de films et Olivia B. Merilahti, chanteuse-guitariste franco-finlandaise, The Dø délivre depuis deux ans de sublimes mélodies somptueusement arrangées. Disque d’or en quelques semaines avec The Mouthful, The Dø marie un folk aérien dépouillé et un rock éthéré qui met en valeur la voix évangélique et le timbre sensuel d’Olivia. Un charme fou à retrouver sur scène où les deux musiciens, accompagnés d’un batteur, se révèlent particulièrement chalheureux.
Jeudi 14 août
www.myspace.com/thedoband
On My Shoulders
THE TING TINGS
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Ils ont délogé Madonna des charts britanniques, ils ont été choisis par Apple pour l’une de leurs publicité, leur premier album We Started Nothing est une énorme usine à tubes. Parfait mélange entre mélodies indécollables et électro pimpante, belle attitude crâneuse et sexy, une marée rose de morceaux rutilants. Efficace comme une grande claque dans la gueule.
Samedi 16 août
www.myspace.com/thetingtings
Great DJ
FRENCH COWBOY & LISA LI-LUND
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Les Nantais continuent de chevaucher les plaines folk, cette-fois-ci en compagnie de Lisa Li-lund, soeurette des Herman Düne. Avec French Cowboy and Lisa Li-lund Share Horses, album composé à quatre mains (celles de Federico et de Lisa) et enregistré en février dernier à la Coopérative de Mai, à Clermont-Ferrand, se dessine un western franco-américain rêvé, parure évidente pour ce charmant duo à l’âme sauvage.
Samedi 16 août
www.myspace.com/thefrenchcowboy
Shake
THE DODOS
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Meric Long et Logan Kroeber, jeune duo venu de San-Francisco, déroule avec talent un folk enragé et sauvage. Rythmiques abruptes et mélodies incisives. C’est psyché, garage, salement dépouillé autant que méchamment entêtant. A noter que leur album, Visiter, a été enregistré avec cette ambition de retranscrire toute l’énergie et l’intensité de leurs concerts. On ne devrait donc pas être déçu.
Jeudi 14 août
www.myspace.com/thedodos
Red & Purple
FOALS
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Ces quatre poulains d’Oxford mérite leur hype. Antidotes, premier album à la maturité criante, déverse un son physique, rutilant, épatant de complexité et d’ambition. Pointons ce jeu de guitare sensé retranscrire le bruit, entêtant et flippant, d’un essaim d’insectes, ou encore ces pics électroniques grisants. Aussi bouillonnant que glacial, l’electro-rock ambivalent des Britanniques promet un show furieusement dansant.
Jeudi 14 août
www.myspace.com/foals
Balloons
MIDNIGHT JUGGERNAUTS
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Dystopia traînait à traverser les frontières hexagonales (pourtant déjà bien averties par le buzz numérique). En décembre, le Père Noël n’a pas manqué de répondre à l’appel, nous livrant soigneusement ce son futuro-psyché bricolé à Sydney, tout droit venu des eighties. Merci.
Samedi 16 août
www.myspace.com/midnightjuggernauts
Shadows
PIVOT
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Ils ont la réputation « d’experts en mur de son ». On le comprend. Les influences de Richard Pike, Laurence Pike et Dave Miller vont de Jean-Michel Jarre à Brian Eno en passant par l’intelect d’Aphex Twin, soit un condensé labyrinthesque de riffs et de piqûres électroniques crasses, fraîchement débarqué sur le territoire français via l’excellent label Warp.
Vendredi 15 août
www.myspace.com/pivotpivot
In The Blood
FUCK BUTTONS
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Où des nappes lancinantes vous piègent, un bruit blanc vous submerge, mais sans jamais vous assommer, ni sournoisement vous noyer. Benjamin John Power et Andrew Hung, de Bristol, disposent de ce doigté merveilleux qui parvient à faire d’un marécage douteux une étendue d’eau lumineuse. Street Horrsing est un océan étincelant de bruits au pouvoir hypnotique.
Bright Tomorrow
Ces gaillards bruitistes de L.A. aiment tellement la mélodie qu’ils s’en moquent, la chahutent, l’emmènent en bastringue à travers leurs foutraques expérimentations. Nouns explose savamment les oreilles, ça devrait être la même sur scène.
Vendredi 15 août
www.myspace.com/nonoage
Eraser
Dossier réalisé par Marion Lecointre
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