Tout en électricité retenue, un quatrième album de pop entourée de barbelés. Critique et écoute.
Un bourdonnement électrique qui empêche de dormir, des piqûres qui intoxiquent le sang : rarement attaque de mosquito aura été aussi sensuelle, fatale. Prodigieusement produit en fausse lo-fi par le fidèle David Sitek, tout en cut-up aussi furibonds que savants, mais jamais écrasé, façon Garbage, par ces mille prodiges soniques, ce quatrième album des New-Yorkais s’écoute au casque, très fort, dans une ville noire où ces chansons ordonnent de latter des gens, de tuer des chats, de dessiner sur les murs avec du mauvais sang.
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Car, et c’est une jouissance, les Yeah Yeah Yeahs ont gagné en maîtrise, en contrôle de leurs pulsions explosives ce qu’ils n’ont surtout pas abandonné en urgence, en suavité boudeuse. D’où ces chansons qui contemplent l’embrasement mais lui claquent la porte au nez, rongeant leur frein sur des ballades inconfortables, des mid-tempos défoncés ou des danceries branleuses, crâneuses, irrésistibles (la présence de James Murphy sur l’animal Buried Alive rend un peu fou).
Cure d’électrochocs, encore et toujours, mais cette fois-ci en basse tension, encore plus sadique et perverse, dissimulée dans les plis et replis de chansons malades qui simulent la bonne santé pop (Slave, Always ou Sacrilege). Aucun Baygon ne résistera à cette attaque en règle (douloureuse). Ce disque possède une pochette, mon Dieu !
Concerts : le 8 mai à Paris (Olympia), le 18 juillet au festival de Dour (Belgique)
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