De passage à la rédaction des “Inrockuptibles”, Aïda a concocté une sélection détaillée des 25 chansons ultimes qui accompagnent son adolescence.
La playlist commence avec When the Sun Hits, de Slowdive. Les premières notes bercent l’auditeur, on a l’impression de sortir d’un rêve flou, les voix sont distantes. Suit Cornerstone, d’Arctic Monkeys, avec ses paroles très mélancoliques qui contrastent avec le clip, inoubliable sketch. Changement d’ambiance avec The Greatest, de Lana Del Rey, paroxysme de son génie lyrique. Une chanson dans laquelle elle chante l’histoire et la mort de la culture aux États-Unis : “Kanye West is blond and gone.”
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Ex-fan des Sixties
L’harmonica de Bob Dylan nous mène à l’une de ses chansons les moins incisives, I Want You. Ici, il avoue ses sentiments avec franchise et tact. L’année d’après, en 1967, sort le premier album du Velvet Underground et Nico : dedans figure Venus In Furs, à la mélodie royale et aux paroles subversives et poétiques. Plus sage, The Boxer de Simon and Garfunkel, où le duo folk rock évoque la vie d’un homme déraciné. De façon métaphorique, bien sûr. Comme un boxeur, qui reste sur le ring malgré son envie de quitter le combat. Inévitablement, suivent les Rolling Stones, avec Beast Of Burden, un attendrissant récit sur le désir et la soumission absolue aux conditions qui mènent à son assouvissement.
À la suite, et pour poursuivre sur le thème de l’amour, la performance de mai 1997 de la chanson Silver Springs de Fleetwood Mac : Stevie Nicks chante dedans comme une enchanteresse (tout en lançant des regards accusateurs à Lindsey Buckingham). L’atmosphère se détend très vite avec le chant des baleines et la voix aigüe de Kate Bush qui transperce dans Moving, morceau à l’ambiance féerique et légère. Puis Heart, duo formé par les soeurs Wilson, et la chanson Crazy on You, sincère et libre. Pour finir sur les grandes femmes des années 60 et 70, le splendide Piece Of My Heart, de Janis Joplin et sa voix rauque et marquante.
Dans Tiny Dancer, Elton John parle de groupies qu’il a connues au cours de sa carrière : la chanson figure bien habilement au générique du film Almost Famous (2000). C’est au tour de David Bowie d’entrer dans la danse, avec Life On Mars? et ses allusions à l’héroïne. On poursuit avec Tangerine de Led Zeppelin, chanson aux paroles douces et amères, pour finir sur le classique et cathartique The End, des Doors, chef-d’œuvre de onze minutes.
Mélancolique et désabusée
On passe maintenant à un morceau de London After Midnight, groupe gothique de Los Angeles : Sacrifice, dont l’ambiance brumeuse rappelle la série de romans Entretien avec un vampire (Anne Rice). Il est inévitable de basculer sur du Bauhaus, avec She’s In Parties, hypnotique et avant-gardiste, avant d’explorer la musique Nosferatu-esque de Type O Negative et ce Haunted qui relève du conte de fées, paradoxe rêveur avec la voix grave et distante de Peter Steele.
Plus ésotérique, One Hundred Years, de The Cure, groupe pionnier de la scène new wave et post punk, suivi de près par Depeche Mode, avec, ici, la chanson Strangelove, sortie en 1987. Ensuite, le groupe The Cult, avec leur hommage à la superstar warholienne Edie Sedgwick, Edie (Ciao Baby), qui illustre le rapport que notre société entretient avec les femmes fatales au destin tragique.
Le ton s’intensifie avec Love Me Forever, de MotÖrhead, où Lemmy Kilmister est bouleversant. Ses suppliques mêlées aux pleurs de la guitare électrique sont un somet. Puis, sur la même longueur d’ondes, System Of A Down, avec Lonely Day, récit rock de solitude et d’amour inconditionnel, et le dépressif Fade To Black de Metallica, dont les premières notes retentissent comme le cri du cœur de quelqu’un à qui la vie échappe. Enfin, Was Ich Liebe de Rammstein, chanson à laquelle le groupe allemand ajoute un côté tragique théâtral.
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