Deux Italiens malfaisants et deux Japonaises mutines emmènent Sonic Youth au jardin d’enfants : retors et poilant. Autant le dire d’emblée : Blonde Redhead n’a pas inventé la poudre à faire voir des éléphants roses aux guitares. Car la cervelle biscornue de Sonic Youth-le-breveté a déjà trimé d’arrache-pied dans le laboratoire de l’expérimentation sonore et […]
Deux Italiens malfaisants et deux Japonaises mutines emmènent Sonic Youth au jardin d’enfants : retors et poilant.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Autant le dire d’emblée : Blonde Redhead n’a pas inventé la poudre à faire voir des éléphants roses aux guitares. Car la cervelle biscornue de Sonic Youth-le-breveté a déjà trimé d’arrache-pied dans le laboratoire de l’expérimentation sonore et en a écumé les moindres recoins. Le quatuor (lui aussi) new-yorkais de Blonde Redhead ne s’aventure donc pas en terrain vierge et se contente alors d’appliquer à la note près la posologie. La Mia vita violenta grimpe pourtant sans sueur au septième ciel. Plus qu’une copie conforme qui renvoie toujours à l’original , la musique de Blonde Redhead se singularise : elle a laissé croupir le Sonic Youth des mauvais jours pour n’entretenir qu’une facette calme et mélodieuse. Jamais bornée, elle a autorisé un sitar à dodeliner sur Harmony. Pertinemment appliquée, elle n’a jamais négligé le chant : la voix de Kazu Makino, délicieusement déchirée, s’offre le trône et impose à elle seule le respect. Mais par-dessus tout, on sent poindre chez Blonde Redhead une attachante et hilarante dimension humaine : deux frères jumeaux italiens et deux Japonaises l’une décoratrice de vaisselle et l’autre psychiatre. En heures sup’, le chef Amedeo offre ses bons offices et sectionne le cheveu à toute la troupe. Plutôt jeune voyou, le gaillard, afin d’être heureux, doit effectuer sa MA (mauvaise action) par jour. Extrait : balancer une dame dans la rivière ou desserrer le frein à main d’une voiture et la regarder s’écraser. Sa collègue de micro, Kazu, a d’autres distractions : « Une fois, je roupillais dans ma chambre rose et, tout à coup, je me suis trouvée incapable de bouger, avec l’impression que quelqu’un courait autour de moi et frappait sur une boîte avec un bâton, en faisant kakakakaka. Ça ne vous est jamais arrivé ? » Tous les soirs, Kazu, tous les soirs.
{"type":"Banniere-Basse"}