New York Saint-Ouen, même combat : du 25 au 27 juin, les hippies hypes Antifolk, – sandales allemandes et tee-shirts improbables – avaient pris possession des locaux de Mains d’Oeuvres, à l’occasion du MO#FO, troisième édition de l’Antifolk Festival.
Daniel Johnston, Jeffrey Lewis, The Bundles, Kimya Dawson, Eugene Chadbourne, The Moutain Goats, Tobby Goodshank, Red, The Married Monk, Mendelson, Herman Düne Au delà de sa programmation pas piquée des vers, le festival Mo#Fo vaut surtout pour son ambiance : papoter avec Kimya Dawson pendant qu’elle essaye de vous refourguer un « sac chat » de sa confection (un carré de toile peint à trente euros pièce, l’antifolkeux ne perdant pas le nord) ou se faire donner du « Hi Dude » par un Daniel Johnston qui déambule dans la salle bar restaurant, bière à la main, c’est tout aussi rare qu’agréable.
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Car l’Antifolk, c’est un peu comme une grande famille : Kimya joue avec Jeffrey qui joue avec Toby (Goodshank) qui aime bien les Herman Düne aussi. Naissent alors des groupes customisés… Parfois pour le meilleur, comme en témoigne la prestation des Bundles, sorte de Moldy Peaches réincarnés qui, après les impressionnantes feuleries blues impeccables de Red, font une entrée sur scène des plus remarquées. Masque de bourreau improvisé (un tee-shirt noir découpé) sur la tête, torse nu, Jeffrey Lewis s’en donne à c’ur joie, secondé par une Kimya Dawson qui semble avoir du mal, face à la débilité avouée des paroles, à garder son sérieux.
De nouveau sur scène le lendemain soir, Jeffrey Lewis, flanqué de sa girlfiend Rachel et d’un Herman Düne convaincra moins, en dépit d’un début de concert irrésistible de drôlerie, pendant lequel il rythmera la première chanson d’illustrations de son cru.
Très attendu, et dans une salle au bord de la suffocation (50°C au bas mot), Daniel Johnston fait son entrée sur scène sur le coup de 23 heures. Début de concert hésitant, jeu de guitare malhabile, le fou chantant semble avoir du mal à trouver ses marques. Reste la voix, troublante, lumineuse, inattendue.
Au piano pour toute la seconde (et bien meilleure) partie du concert, il alternera chansons de son dernier album (produit par Mark Linkous de Sparklehorse), vieux classiques et reprises. On ressort de là sans savoir trop quoi bien penser, chamboulé par le violent contraste entre un Johnston fragile, insondable et le public, visiblement surexcité à l’idée d’assister à une des rares prestations de l’idole.
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