Souvenez-vous, sur la pochette de son tout premier album, Emilie Simon avait mis des coccinelles ? qui lui grimpaient sur le dos. Sur celle de son nouveau disque, elle a choisi des manchots ? qui, heureusement pour elle, ne lui grimpent pas sur le dos. Mais pourquoi des manchots, sans vouloir chercher la petite bête […]
Souvenez-vous, sur la pochette de son tout premier album, Emilie Simon avait mis des coccinelles ? qui lui grimpaient sur le dos. Sur celle de son nouveau disque, elle a choisi des manchots ? qui, heureusement pour elle, ne lui grimpent pas sur le dos. Mais pourquoi des manchots, sans vouloir chercher la petite bête ? Tout simplement parce qu’Emilie Simon vient de réaliser la bande originale de La Marche de l’empereur, un film de Luc Jacquet qui sortira le 26 janvier et qui, tourné pendant plus d’un an dans la rigueur de l’Antarctique, en terre Adélie, retrace l’histoire des manchots dits « empereurs » et de leur cycle de reproduction unique au monde. Unique, parce qu’après qu’elles ont pondu leurs œufs, les femelles empereurs retournent en mer, pendant que les mâles réchauffent les œufs pendants 63 jours (en moyenne) sans se nourrir.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Une chouette histoire de cours de sciences naturelles, qui plaît certainement plus aux filles qu’aux garçons (rapport aux 63 jours sans manger), mais qui ne suffit pourtant pas à expliquer pourquoi Emilie Simon s’est soudain passionnée pour cette bande très originale. « La coïncidence, c’est qu’au moment où j’ai rencontré Luc Jacquet et son équipe, je venais d’enregistrer de mon côté une chanson appelée Ice Girl, pour laquelle j’avais réalisé toute une bibliothèque de sons de froid ? de glaçons notamment« , explique-t-elle. Une « bibliothèque de sons de froid« , chez Emilie Simon, ça veut dire qu’elle a fait des dizaines de captures sonores : des bruits de petits glaçons, donc, mais aussi de pas sur la neige, de pelle dans la neige. Toute une texture que la décision d’enregistrer la BO de La Marche de l’empereur l’a contrainte à enrichir.
Bien plus qu’une simple illustration sonore, La Marche de l’empereur par Emilie Simon est un disque qui possède sa propre autonomie, qui s’articule autour de vraies chansons plutôt que d’empiler grossièrement les variations sur le même thème. Dès l’écoute de The Frozen World, le tout premier titre, Emilie Simon pose les bases aussi jolies que gelées du petit monde musical qu’elle a soigneusement mis au point et qui prend immédiatement corps à l’oreille. Les instrumentaux ? The Voyage, le thème final en tête ? sont de toute beauté, côtoyant l’épure malgré la multitude de petits sons qu’on imagine assemblés et triturés par l’auteur. Et avec Song of the Storm ou All Is White, le disque sait même prendre de très beaux accents pop et faire décoller les manchots très haut dans le ciel.
{"type":"Banniere-Basse"}