Avec « Avalanche », le groupe poursuit un cheminement affûté.
D’une appellation empruntée à Maupassant à une reprise de Dominique A (et, il est vrai, de Rage Against The Machine), les faux frères Tellier ont parfaitement su gérer leur fascination normande pour l’Amérique (les cache-poussière du Far West sur une pincée de dobro) sans jamais sombrer dans la caricature boursouflée. Succédant à un quatrième album live comme un réjouissant état des lieux, Avalanche – en français dans le texte, à l’exception de quelques vers comme un mantra – sanctionne ce rare équilibre entre musique musquée et mots masqués (dans lesquels, si l’on parle d’amour et d’amitié, c’est toujours sur la pointe des vers).
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Conçus quelque part entre le Massif central et Essaouira, les onze refrains convoquent toujours les influences conjointes de Calexico ou de Neil Young, certes. Mais, sous un intitulé qui autorise Leonard Cohen à inspirer la guitare de Garçon manqué, c’est bien l’empreinte de la puissance austère et des glissandi vocaux de Gérard Manset qui s’impose dès la première écoute. Un disque viril, donc, un peu bravache, mais fragile également, nimbé d’une retenue de chaque mesure, et au service de textes ciselés comme autant de gemmes. La Maison Tellier, bois veinés et bottes de paille : une maison de qualité.
Concerts le 3 février à Gauchy, le 12 à Brainans, le 18 février aux Lilas, le 19 à Chaville, le 26 au Mans, le 27 à Avoine, le 3 mars à Rezé, le 4 à Angers, le 5 au Havre, le 8 à Sotteville- les-Rouen, le 10 à Saint-Etienne, le 12 à Oignies, le 17 à Paris (Cigale)…
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