Ca faisait bien longtemps que le psyché n’avait pas eu autant le droit de cité à Paris, et en France de manière générale. La Machine du Moulin Rouge répare cette année l’affront et organise la première édition du Paris International Festival Of Psychedelic Music au mois de juillet avec une programmation chiadée.
Excellente initiative car, s’il est un peu cavalier de parler de « revival psyché », il faut bien admettre que le genre a de nouveau le vent en poupe. Que l’on pense à MGMT qui s’éloigne un peu plus de la pop à chaque album, à Of Montreal qui creuse ce sillon depuis un moment, ou encore à Jacco Gardner, Tame Impala, Outfit, voire Jackson Scott, adoubé par le site Pitchfork grâce à un unique morceau, il est indéniable que les guitares distordues, les mélodies répétitives et les buvards connaissent un regain d’intérêt certain.
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On ne parle même pas de tout ces groupes pop qui ont malgré tout digéré les compilations Nugget’s de leurs parents, La Femme en tête. France, Etats-Unis, Angleterre, le psyché s’est propagé jusqu’à se diluer. C’est sans doute pour revenir à l’essentiel, voire même au coté sombre et abrasif du psychédélime que la Machine du Moulin Rouge a organisé ce festival. Pari gagné puisqu’on est plus proche du sale trip provoqué par un mauvais buvard que d’une expérience mystique dans la forêt.
The Soft Moon
Face sombre du psychédélisme, The Soft Moon oublie les couleurs en kaléidoscope et tire tout ça du coté d’un post-punk magnétique et presque tribal. La mauvaise prise d’acide du groupe d’Oakland donne naissance à une sorte de shoegaze ressuscitant Ian Curtis et quelque chose des Cure.
Toy
Avec Join The Dots, Toy a transformé l’essai du premier album à peine un an après sa sortie. Les claviers racés, les morceaux qui s’étirent dans une sorte de psychédélisme lumineux et charmeur prennent le contre pied anglais de The Soft Moon. Les deux groupes partagent cependant le même amour du shoegaze, ici en version apaisée.
The KVB
http://youtu.be/VyfjZdquOck
Viscéral et vicié, le psyché-shoegaze de The KVB est froid, distant et traumatique. Les voix lointaines et les guitares crasses qui suintent le mal-aise ne sont pas sans rappeler Jesus & Mary Chain. Pessimistes jusqu’au bout, le duo Kat et Nicholas ne nous laisse aucune porte de sortie.
Zombie Zombie
Duo cosmique français, ce sont le batteur d’Herman Düne Neman et Etienne Jaumet de l’excellent label de house Versatile,qui sont à l’origine de Zombie Zombie. Sans doute l’un des seuls groupes de cette programmation qui prend de la distance et un malin plaisir a dézinguer les formats pop à coup de krautrock et de références Suicide-esque.
The Blue Angel Lounge
Groupe allemand inspiré par The Brian Jonestown Massacre, The Blue Angel Lounge fait dans le psyché sonique et puissant, tendance coup de clavier et chant habité. Parfois poli, parfois plus acéré et acide et même de temps en temps apaisé, The Blue Angel Lounge connait ses classiques.
The Cosmic Dead
Des vagues de son parfois à la limite du larsen, une batterie qui file droit et le tout qui s’étire parfois sur des demi-heures entières, The Cosmic Dead balance ses morceaux comme autant de salves sonores. Le groupe de Glasgow nous entraine dans de véritables métempsycoses dont on n’est jamais sur de sortir indemne.
Wall Of Death
Trio parisien signé sur l’excellent label Born Bad, Wall of Death tire son nom de la coutume des concerts de metal où le public se sépare en deux pour mieux se foncer dessus, comme deux grosses vagues. Le phénomène résume plutôt bien le son groupe, puissant, lourd et trippé.
Mais aussi : The Underground Youth, Radar Men From The Moon, Go!Zilla, Spectral Park Cabaret Contemporain, The Blondie’s Salvation, Wall-Eyed pour ce qui est des groupes puisque des DJs sets sont également programmés, et notamment In Paradisum Takeover (Mondkopf, Low Jack, Qoso) et Etienne Jaumet.
Paris International Festival Of Psychedelic Music, du 4 au 6 juillet 2014 à la Machine du Moulin Rouge et à la Plage du Batofar.
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