La toile sonore tissée au fil des ans par Migala s’est épaissie. Des douceurs charnues d’une pop luxuriante au glacis d’un rock sombre en passant par la chaleur aride d’un folk tex-mex, ses mailles dentelées ne cessent de s’étoffer de ramifications musicales. N’a-t-on pas d’ailleurs souvent associé le septuor madrilène à Will Oldham, Tindersticks ou […]
La toile sonore tissée au fil des ans par Migala s’est épaissie. Des douceurs charnues d’une pop luxuriante au glacis d’un rock sombre en passant par la chaleur aride d’un folk tex-mex, ses mailles dentelées ne cessent de s’étoffer de ramifications musicales. N’a-t-on pas d’ailleurs souvent associé le septuor madrilène à Will Oldham, Tindersticks ou The Cure, dont témoigne sa sublime reprise de Plain Song ? Si si.
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De retour avec La Increíble Aventura, cinquième album sinusoïdal, l’araignée ibère a manifestement digéré toutes ces influences, appréhendant à la volée une nouvelle proie post-rock. Déjà quelque peu esquissée au cœur de son précédent album, Restos de un incendio (2001), cette capture se confirme amplement à l’écoute de ce double pluriel (un CD plus un DVD). Les quatre premiers morceaux en portent les stigmates : absence de trame refrain/couplets, instrumentaux de A à Z, orchestrations destructurées, nappes répétitives de cordes, alternance continue de crescendos rock envoûtants et de retombées folk apaisées, où les seules présences vivantes émergent sous forme de cris (in)humains, de feux d’artifice.
Une magnifique bande-son mentale qu’illustrent de petites vidéos absurdes, où une vieille maison est hantée par des cafetières bavardes (El Imperio del mal), des hommes-Tigrou font des combats de kung-fu débiles dignes de X-Or (El tigre que hay en ti) tandis qu’une saloperie de fête foraine agresse méchamment avec ses vilains néons et ses horribles manèges (WWW). Puis, Migala prend l’avion direction Tucson et ses grands espaces évidés, chante en anglais de jolies ballades sereines sur fond d’images Super-8 rurales et océanes. Plus qu’une simple illustration visuelle des paysages sonores de Migala, ces courts inspirés modèlent l’identité onirique d’un groupe de rêveurs aux yeux écarquillés.
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