Ne pas céder au marteau-pilon du mainstream est aujourd’hui considéré comme un crime contre l’économie, la joie et la raison. Fuck off.
Il existe deux formes de mainstream : celui que l’on choisit, plus ou moins honteusement, et celui que l’on subit, impuissant face à la violence des machines à l’oeuvre. Celui-là n’autorise pas plus l’indifférence qu’il ne tolère la critique. Il piétine en triomphant toute idée de goût, d’opinion, remplaçant la pensée unique par la consommation unique. Tout le monde aujourd’hui étant consultant en tout et spécialiste de rien, l’échelle des valeurs personnelles a été remplacée par celle, clinique, des chiffres, la subjectivité critique par l’objectivité du comptable. On ne sait pas si les films, les livres ou les albums sont passionnants ou nuls ; on sait ce qu’ils ont vendu.
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Longtemps, cette dictature du box-office, avec les revenus étalés comme un Argus indiscutable de la qualité, a été réservée au cinéma. On affiche désormais cette même grille des salaires arrogants chez les nantis de la musique, qu’il faut alors respecter comme des nobliaux. Refusez de génufléchir face au triomphe marchand et, aussitôt, on vous accusera d’être un snob, un parasite, un peine-à-jouir ; de cracher dans la soupe populaire, que vous savez pourtant pourrie aux OGM.
On ne peut que se réjouir du juste triomphe de beaucoup d’artistes dans les charts : hors de question de garder pour soi, en caste, des secrets. Mais céder systématiquement devant toute nouvelle buse générée par le buzz relève d’une capitulation indigne. C’est à nous, les fans, d’aller chercher la musique dans les marges pour la propulser, par toutes les méthodes à notre disposition, par tous les entrismes possibles, au sommet des charts. Occuper le terrain, pour qu’ils ne passent pas. Tout ça pour dire qu’il y a un nouveau Lady Gaga.
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