En avril sortira le deuxième album du mystérieux combo danois Rhonda Harris. Découverte avec trois titres inédits en MP3 ainsi qu’un extrait en Real Audio du nouvel album de cette formation pop bientôt indéboulonnable de notre quotidien.
Et si enfin, on arrêtait de considérer les Anglo-saxons comme les seuls capables d’incarner la vraie pop. Car c’est bien désormais du côté des pays nordiques que se trament les plus belles et les plus surprenantes mélodies du moment.
Après l’Islande ou la Norvège, le Danemark nous envoie un ovni, un disque pourtant composé par des êtres humains comme vous et moi (ou presque) avec des instruments disponibles aux quatre coins de la planète.
Réalisé avec des matériaux qui n’ont rien de novateurs, ce disque arrive encore à surprendre et à émouvoir. Imaginez quelque chose comme une rencontre de Belle & Sebastian et des Go-Betweens bien en phase avec son époque. Une rencontre où l’on n’aurait pas peur de se trouver face à des instruments poussiéreux (guitare acoustique, tambourin, claviers vintage ), à des compositions dépassées ou à des harmonies mille fois entendues.
A peu de choses près, voilà comment pourrait se résumer le choc de l’écoute de Rhonda Harris, groupe danois à géométrie variable dont on n’arrive plus à décoller le deuxième album The Trouble with Rhonda Harris de nos oreilles.
Pour faire les présentations, difficile de commencer autrement que par Nikolaj Nørlund, chanteur, guitariste et producteur, qui a connu son heure de gloire avec le groupe Trains and Boats and Planes, auteur des albums Hum (1991), Engulfed (1992) et Minimal Star (1993).
Après la séparation du groupe en 1994, Nørlund se lance dans un projet plus personnel nommé Rhonda Harris. A l’aide de l’Américain Mark Robinson (Unrest, Grenadine) et du batteur Piet Breinholm Bendtsen (18th Dye, Kikkert), il sort sous ce nom en 1995 un album tout simplement nommé Rhonda Harris dont les Inrockuptibles s’étaient déjà fait l’écho à l’époque.
En 1996, Nørlund met en musique le poète danois Michael Strunge le temps d’un disque. Ce dernier rencontre un tel succès dans son pays que Nørlund décide de persévérer en solo dans sa langue natale l’espace de deux albums sortis sur Columbia Danemark.
L’an dernier, Nikolaj Nørlund décide pour notre plus grand bonheur de réactiver son groupe Rhonda Harris à l’aide de Lise Westzynthius, chanteuse et pianiste, du batteur Piet Breinholm Bendtsen et d’un nouveau bassiste.
La maturité du propos de Nikolaj Nørlund et la liberté de ton retrouvée grâce au label qu’il a fondé (Auditorium) expliquent en grande partie la richesse et la spontanéité du nouvel album.
The Trouble with Rhonda Harris se révèle comme un disque de pop classique où la petite sirène se sauve du port de Copenhague pour transformer le micro en esquimau géant (I Heard You Never Told Her titre construit sur un sample d’Alan Lomax).
Un disque qui se paie une reprise de l’Avalanche de Leonard Cohen que Murat ne renierait pas et qui sauve un Neil Young égaré dans les brumes de la mer du Nord (Flatlined).
En écoute, trois MP3 de Rhonda Harris première période : la reprise du You don’t love me yet de Roky Erickson (l’âme des légendaires 13th Floor Elevators), le remix de VM et le remix de Start OK par le Danois Opiate. En Real Audio, Young Girl and a Cowboy, extrait de The Trouble with Rhonda Harris, album attendu dans les bacs français le 29 avril.
Avec l’autorisation et l’aide précieuse de Nikolaj Nørlund
Rhonda Harris – You don’t love me yet
Rhonda Harris – Start Ok (Opiate Remix)
Rhonda Harris – VM (Remix by Fiskerne)