Révolution culturelle : Da Silva s’autorise à devenir lui-même. Critique et écoute.
Grâce aux quelques minutes d’une chanson d’ouverture en diction nerveuse, doigt d’honneur dressé à l’usage de la plupart de ses chers confrères (Les Concessions), Da Silva fait imploser la douce cellule dans laquelle carrière (des presque disques d’or, des publications enfantines, d’attendrissantes collaborations avec Claire Denamur ou Fabrice Mauss) et public avaient pu le nicher. Et lorsque résonnent les premières mesures de La Crise, ode au petit cul des filles et à l’ivresse, ou que plus loin trépignent des claviers fantomatiques ou un orgue scandant une infinie absence, on ne peut que constater la révolution culturelle du bonhomme.
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Nouveau label, nouvelle approche d’une pop désormais luxuriante et moins acoustique, claquement des boîtes à rythmes : il n’est guère qu’une voix profonde de confidence, et cette tristesse polie, pour permettre de se raccrocher aux branches du souvenir. Désormais, dans un album de la défaite et de la rage qui va avec, Da Silva chante le monde comme il va mal, et le fait bien, grâce à un sens pudique de l’allusif, si rare qu’il en devient précieux. Et il professe : “Ne m’attendez pas, ne m’attendez plus.” Ben si.
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