Avec Keren Ann, le chant filtre à travers des persiennes mi-closes, évoque d’apaisants contre-jours induits par les lumières souvent éblouissantes des orchestrations de Benjamin Biolay. L’étendue du spectre instrumental sidère à la fois par sa richesse et par la beauté de sa mise en œuvre. Partie pour écrire un album de blues et de folk […]
Avec Keren Ann, le chant filtre à travers des persiennes mi-closes, évoque d’apaisants contre-jours induits par les lumières souvent éblouissantes des orchestrations de Benjamin Biolay. L’étendue du spectre instrumental sidère à la fois par sa richesse et par la beauté de sa mise en œuvre. Partie pour écrire un album de blues et de folk à nu, Keren Ann est revenue avec le disque le plus extravagant qui soit, où l’on croise à deux reprises une irréelle chorale d’enfants mais aussi des clavecins, des harpes, des boîtes à musiques ivres comme des manèges, des trompettes et toute une variation de bois, de vents, de violons’
Pour un aperçu éclair de ce concentré de « grâce et d’élégance », il faut se précipiter sur Surannée, qui sonne déjà comme un classique avec sa ronde de harpe, sa foudroyante mélodie chavirée du bout des lèvres.
De La disparition et de son double en anglais, on retient d’emblée cette luminosité de chaque instant. Une quête aux allures mystiques rapportée dès les premières lignes de Au coin du monde (« Que la lumière soit »), puis ensuite exposée, déclinée, étanchée au grè des dix chansons où les transparences et les fulgurances s’apprivoisent toujours un peu avant de s’embrasser violemment. « Ce disque, c’est comme une bulle : j’ai vécu dedans, laissé filtrer l’air, la lumière, je l’ai sculptée et désormais elle est bien ronde. Elle peut rouler.«
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