Sean Booth et Rob Brown, alias Autechre, ont bâti en près de 10 ans, une discographie multiforme, faite d’albums, de singles, de remixes et de pseudos’ Sélection commentée d’une poignée de leurs disques, alors que sort leur très beau nouvel album, Confield.
Amber |
Deuxième album d’Autechre, Amber est un disque glacé, aux accents new wave, jamais très éloigné des champs autistes d’un Cure, ou d’un Throbbing Gristle, en plus ambient. Sans dote le disque le plus facilement abordable du duo, mais aussi, surtout, surtout le plus beau, le plus joliment léché. « Ma mère, nous avouait Rob, écoute souvent Amber !«
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LP5 |
Disque d’airain, irréductible, insoluble, aussi mystérieux que sa double pochette (noire en CD, grise en vinyle), LP5, sorti en 1998 marque l’apogée de l’art d’Autechre. Là se mêlent des champs électroniques âpres et désolés et des excursions rythmiques déjantées. Ce disque geint de toute part, éructe de mélodies métalliques et mutantes. Un croisement idéal entre deux parents aveugles, le sampler et l’ordinateur, LP5 est le maître étalon de tous les disques d’électronique déviante. Il se termine par un morceau tout en éch et en rebondissement, qui utilise un effet audio assez répandu, le Bouncing Effect, qui fait rebondir les notes et les sons comme des balles de tennis. Les échos de cette fin chavirante se retrouvent dès les premières minutes de Confiel, le nouvel album du duo, comme pour marquer la continuité.
EP 7 |
Entre LP5 et Confield, Autechre a sorti un double maxi, regroupé sur un CD unique, intitulé EP 7. Sur ce disque, se trouve coincé un morceau sur lequel Autechre s’amuse à découper une voix hip-hop, à la hacher menu, à en faire des confettis. Le résultat est ahurissant : en quelques minutes, le duo règle le compte de ses vieilles amours hip-hop, et ouvre la voix à un hip-hop expérimental, depuis emprunté par Bola, Anticon, cLOUDDEAD et les autres américains fous du label Mush.
Peel Sessions |
Warp a sorti deux Peel Sessions d’Autechre. La deuxième, à la pochette aussi blanche que le double Beatles, commence par un morceau magnifique, où Autechre se pose en successeur archi-doué de Kraftwerk : même sens de la mélodie assassine, même prédilection pour les sons abstraits mais chauds, même technique de domptage de l’expérimentation abstraite
Remix de The Beast |
Les remixes d’Autechre sont très prisés, le groupe n’en faisant en général qu’à sa tête, préférant les collaborations aux travaux de commande. Autechre a néanmoins commis quelques remixes, dont l’un des plus beaux est sans contexte celui fait pour le morceau The Beast, de Palm Skin Productions, un groupe mineur de la maison Mo’Wax. A partir d’un morceau aux teintes acid-jazz, Autechre construit une mélodie de berceuse, accompagnée d’un rythme downtempo, tout en réverbérations et en échos, éternels.
Gescom : minidisc & The Sound of machines our parents used |
Sean et Rob sortent des disques sous le pseudo de Gescom : « Gescom, expliquent-ils, c’est toujours nous, en duo ou séparément, souvent accompagné d’une troisième personne « .
Sous ce pseudo, sont sortis plusieurs maxis, notamment sur le label anglais Skam. Deux disques retiennent particulièrement l’attention. Tout d’abord, un album sorti uniquement en minidisc, histoire de tirer le meilleur parti des possibilités de ce format particulier : son compressé et dense, morceaux facilement mis en boucle ou joués dans des ordres hasardeux Cet album, fait en compagnie de l’anglais bruitiste Russell Hasswell, est une suite miniatures, tantôt ambient, tantôt insoutenables. De l’art (musical) brut.
L’autre disque magistral de Gescom est un maxi sorti pour le label anglais Clear : The Sound of machines our parents used « C’était à l’époque où Mo’Wax était très populaire, raconte Rob. James Lavelle, le boss, nous avait demandé des morceaux un peu hip-hop. Mais il a refusé le résultat, il n’en a pas voulu ! Ces morceaux sonnent comme du G-funk ! c’était en fait du hip-hop électronique bien avant l’heure, avant que tout le monde s’y mette «
Ce disque, aujourd’hui, fait partie des plus recherchés du duo, et s’échange pour des sommes folles, dans des ventes aux enchères’
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