Du post-punk ethnique en provenance de Chicago.
Ils sont huit et adorent le feu. Mais un feu musical, qui ne menace en rien leur studio de Chicago. Leur rock exalté et physique, ils ne peuvent l’imaginer sans lui infliger une brûlure afro, une surtension free-jazz ou une explosion funk. Si les racines de ce groupe originaire du Missouri prennent pied dans la liberté du post-punk, Mahjongg trace son chemin dans les digressions du genre, du dub des Slits au tribalisme de PIL, en passant par la fusion fondatrice de David Byrne et Brian Eno sur leur disque My Life in the Bush of Ghosts. Moins radical que leur premier album de 2005, ce Kontpab, atterri sur le label du barré Calvin Johnson, démarre par la polyrythmie étourdissante de Pontiac, pour évoquer un Hot Chip perdu dans la jungle (Kottbusser Torr) puis finir comme un Rapture qui tape sur des bambous (Rise Rice). Pour qui chercherait à comprendre leur biographie, le groupe élabore des théories à dormir debout sur la force née de l’humanité ou l’énergie positive de l’amour : des Red Hot Chili Peppers avec un cerveau à la place du petit pois, et des grains de sable dans les méninges.