Groupe unissant le Français Débruit et divers musiciens congolais, KOKOKO! sort son premier album : un cocktail musical très bien frappé.
Le projet KOKOKO! a vu le jour en 2016, lorsque le producteur electro français Débruit a passé un mois à Kinshasa, au moment du tournage de Système K, un documentaire de Renaud Barret consacré à la scène artistique de la bouillonnante capitale de la RDC. “Si Kinshasa demande un temps d’adaptation, en raison notamment de sa démesure, la ville procure tout de suite une grande claque sur le plan musical, raconte Débruit. La musique est omniprésente et on prend vite conscience de l’importance qu’elle a pour beaucoup de gens. C’est vraiment électrisant.”
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Durant ce séjour révélateur, le musicien français rencontre dans le quartier de Ngwaka plusieurs artistes bricoleurs qui créent des instruments de musique insolites à partir d’objets ou de matériaux trouvés dans la rue et en jouent eux-mêmes. L’un des plus emblématiques est une machine à écrire détournée de son usage premier pour servir d’instrument percussif. Dans un autre quartier (Lingwala), Débruit découvre en outre Makara Bianco, un chanteur/orateur qui chante ou harangue la foule sur des boucles électroniques assez rapides, accompagné par des danseurs.
Une énergie en provenance directe des rues de Kinshasa
Tout ce petit monde se connecte et, peu après, une bloc party au pied d’un immeuble de Kinshasa marque l’acte de naissance de KOKOKO!. Le groupe va ainsi prendre forme peu à peu au gré de jam sessions nocturnes très informelles et festives. Un studio de fortune leur permet également de répéter et d’enregistrer, Débruit revenant régulièrement dans la capitale congolaise pour y retrouver ses acolytes. La matière musicale issue de ces jams est ensuite patiemment structurée et épurée pour générer des morceaux concis et percutants.
“Petit à petit, nous apprenons à nous connaître et à jouer ensemble, notre mode de fonctionnement se précise et se stabilise, explique le musicien français. Au début, j’ai pas mal pris en charge la production et la direction artistique du projet. Maintenant, tout le processus créatif est davantage collectif.” Constitué actuellement d’un noyau dur de cinq musiciens, le groupe franchit à présent le cap du premier album.
https://www.youtube.com/watch?v=5yzO6gyEFRs
Publié par le label indépendant anglais Transgressive, il reprend certains morceaux déjà parus (issus notamment de l’EP Liboso) et en ajoute de nouveaux. Cocktail hautement énergétique d’électronique et de musiques en provenance directe des rues de Kinshasa, la musique de KOKOKO! constitue une irrésistible invitation à la danse, sur disque et plus encore sur scène où les membres se produisent tous revêtus de combinaisons jaune vif : parfait amplificateur visuel.
Fongola (Transgressive Records/PIAS)
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