Klima ? Brumeux, voire orageux, en tout cas menaçant. Repérée, passionnément, sur quelques enregistrements de Ginger Ale ou Piano Magic, la voix atmosphérique de la belle Angèle David-Guillou a toujours ainsi flotté sur un nuage ? cotonneux souvent, noir d’encre parfois. Désormais londonienne et en solo masqué, la Tourangelle offre à sa voix de tête […]
Klima ? Brumeux, voire orageux, en tout cas menaçant. Repérée, passionnément, sur quelques enregistrements de Ginger Ale ou Piano Magic, la voix atmosphérique de la belle Angèle David-Guillou a toujours ainsi flotté sur un nuage ? cotonneux souvent, noir d’encre parfois. Désormais londonienne et en solo masqué, la Tourangelle offre à sa voix de tête brûlée les bizarreries, voltiges, vol planés et cabrioles qu’elle implorait depuis belle lurette. Erudite de musiques déviantes ? elle a œuvré dans le post-rock, la free-pop, l’ambient ou l’electro ?, elle s’invente ici un très étrange tapis volant, aux textures souples, aux influences étrangement entremêlées et aux mailles disjointes, laissant une place anormale, dans la pop-music, aux silences, songes et absences ? on n’avait plus osé tel étirement du temps et des tempos depuis Björk.
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Car Angèle a beau habiter Tours, Paris ou Londres, on sent que c’est surtout dans sa bulle qu’elle est le plus confortablement installée, que c’est à l’intérieur que la vie est la plus intense et belle. Disque farouchement escapist, irréel jusque dans ses cordes élancées, cet album fait rimer haïku et casse-cou, dans un frotti-frotta scandaleusement sensuel entre l’électronique et l’onirique, l’acoustique et le cinématique. Ne reste plus qu’à filmer les images qui accompagneront cette BO rêvée -Angèle vient d’ailleurs de participer à une installation de Loris Géraud basée autour du travail de David Lynch. Ces deux-là doivent se rencontrer.
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