En teintant son electroclash de mélancolie, le duo, perdu de vue depuis plus de dix ans, opère avec “Third Album” un retour doux-amer et revisite les genres.
Depuis l’annonce du retour de Kittin & Hacker (Kittin ayant mis Miss de côté), avec un troisième album dont la sortie dépendait des conditions sanitaires, on se demandait de quelle manière le tandem emblématique de l’electroclash, qui obtenait un tube planétaire avec Frank Sinatra en 2001, allait pouvoir se réinventer deux décennies après ses débuts.
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Et garder ce délicat équilibre entre robotique et humanité, noirceur et lumière, humour et cynisme, qui faisait toute sa singularité et manquait à Two (2006), son deuxième LP, plus pop et synthwave.
Dans les méandres de la galaxie électronique
Dès Ostbahnhof, le premier single tiré de l’album et sa techno minimale en hommage au club phare berlinois, le ton est donné avec une virée sur les territoires de l’electro de Detroit – où flotte le fantôme de Drexciya – pendant que Kittin énumère de sa voix inimitable et désabusée des souvenirs de clubbing éparpillés.
Retrouvant le grain brut et rétro qui faisait le charme des débuts, le disque décline sur huit titres les influences qui ont toujours nourri le duo, dont l’italo-disco sur 19, la new wave extasiée sur Purist, la turbine techno sur La Cave, l’electro désabusée sur Retrovision, l’EBM déjantée sur Homme à la mode, et ses paroles taillées pour les catwalks, ou les clins d’œil discrets à Kraftwerk sur Soyouz.
Voyage dans les méandres de la galaxie électronique, Third Album est une petite bombe mélancolique et ironique de souvenirs doux-amers trempés dans le côté sombre des machines.
Third Album (Nobody’s Bizzness/Zebralution). Sorti depuis le 25 mars.
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