De la part de Kim Fowley rien ne saurait surprendre. Cinglé authentique et néanmoins doté d’un quotient intellectuel hypertrophié, tour à tour pygmalion, acteur ou simple témoin, l’homme a frayé avec tout ce que l’histoire du rock a enfanté de dérisoirement génial et de sublimement ringard, de Phil Spector à Nirvana en passant par Soft […]
De la part de Kim Fowley rien ne saurait surprendre. Cinglé authentique et néanmoins doté d’un quotient intellectuel hypertrophié, tour à tour pygmalion, acteur ou simple témoin, l’homme a frayé avec tout ce que l’histoire du rock a enfanté de dérisoirement génial et de sublimement ringard, de Phil Spector à Nirvana en passant par Soft Machine, les Modern Lovers ou les Runaways. Une vie qui a valeur d’épopée, un CV qui prend des allures de dictionnaire. Nouvelle pièce au dossier de cette discographie floue, ubuesque, incontournable : ce tandem avec Ben Vaughn, Pierrot bostonien un brin tourneboulé par les méchantes manières de Fowley. Un gentil Ben perdu dans ce no man’s land mélodique, dans ce fatras de garage-rock rigide et de talking-blues délétère, où les efforts d’une guitare qui se voudrait estampillée sixties se voient systématiquement anéantis par l’agression délibérée de claviers sauvages. Phagocyté par un démon irrévérencieux, Vaughn parvient quand même à sauver ce qui peut encore l’être : un riff, quelques percussions, squelettes de ce qu’on n’aura pas l’audace d’appeler des chansons. Pourtant, au final, on arrive à écouter Kings of Saturday night sans d’Aspro.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}