Ce vendredi 31 mai, on retrouve aussi dans les bacs le disque de Beak> et Richard Hawley.
King Hannah Big Swimmer (City Slang/PIAS)
Sharon Van Etten, que l’on retrouve d’ailleurs à deux reprises sur ce Big Swimmer, élu “notre album de chevet 2024 so far”. Pourquoi ? Parce que le deuxième LP de King Hannah est un chef-d’œuvre Americana à la fois profondément enraciné dans le son de l’Amérique, un peu beat aussi par ses allures de road trip crasseux, mais dont le point de vue est celui de deux gosses de passage relatant ce qu’il et elle voient, sans jugement, sans étendard. Leur musique, elle vient de là, elle vient de Bill Callahan, Bonnie ‘Prince’ Billy, Elliott Smith, Cat Power.
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Par François Moreau
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Beak> >>>> (Invada Records/PIAS)
Hormis The Seal, franche réussite mais peut-être plus fidèle à l’esthétique Beak>, les sept autres morceaux réunis ici sont à l’avenant : quand Windmill Hill s’autorise un amoncellement d’instruments pour tendre vers une atmosphère psyché, Denim s’appuie sur des basses éduquées au dub pour orchestrer des frotti-frotta entre les musiques de films synthétiques (grande passion de Geoff Barrow !), les motifs répétitifs et une voix caverneuse. Tandis que Hungry Are We force la musique de Beak> à la soustraction ou que Secrets déploie une rythmique martiale, hautement percussive, du genre à terrasser la foule une fois en live, >>>> se conclut sous la forme d’une complainte progressive avec Cellophane, impressionnant de tension.
Par Maxime Delcourt
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Bat for Lashes The Dream of Delphi (Decca Records/Universal)
Cette fois, l’Anglaise laisse beaucoup de place aux instruments (une bonne moitié de l’album n’a pas de paroles) et en particulier aux claviers, son jouet fétiche, renforçant les comparaisons avec Kate Bush. Impossible de ne pas fondre d’émerveillement en l’écoutant susurrer, seule derrière son piano, diverses voyelles aériennes sur Her First Morning ou en découvrant en introduction le morceau éponyme, qui met d’emblée la barre très haut (avec, en guests, la harpe féerique de Mary Lattimore et les programmations du merveilleux Ben Christophers).
Par Noémie Lecoq.
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Crystal Murray Sad Lovers & Giants (Because)
Absolument contemporain, ce premier disque n’a de cesse d’explorer des horizons nouveaux, de briser les frontières musicales. Si cette hétérogénéité pourrait troubler au premier abord, l’ensemble trouve une cohérence dans la voix et les sentiments de son autrice, traversée par les troubles de son époque et des relations humaines.
Par Xavier Ridel.
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Richard Hawley In This City They Call You Love (BMG)
Depuis le début de sa carrière solo en 2001, l’ex-guitariste de Pulp, qui s’est réinventé en crooner magnifique, porte la réputation d’un homme qui a décroché les horloges, vivant au rythme du ronron du climatiseur d’un dîner américain sorti des années 1950, qui ne passerait que du Elvis Presley, Duane Eddy ou Roy Orbison. Oui, c’est évidemment faux, mais on ne va pas considérer non plus Richard Hawley comme un chantre de la modernité. Mise à part l’évocation moqueuse du tourisme spatial sur Deep Space, le fringant quinquagénaire chante l’essentiel, ce qui lui plaît avant tout parmi ses souvenirs, avec une humilité désarmante.
Par Arnaud Ducome.
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