Gorgée de crachin écossais et de rosée des champs, la pop miraculeuse d’un artisan discret.
Malgré la surabondance de son répertoire, impossible de se lasser de King Creosote, songwriter écossais qui, depuis la fin des années 1990, œuvre au service d’une pop à la fois terrienne et raffinée. Derrière ce pseudo se cache un seul homme, Kenny Anderson, qui s’est illustré ces dernières années en collaborant avec Jon Hopkins. Elevé dans une fratrie de musiciens (l’un de ses frères a fondé The Beta Band et The Aliens), King Creosote revient avec un nouvel album (le quarantième et des poussières) enregistré entre l’île de Mull, Glasgow et l’Irlande.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
On ajouterait bien à cette liste un quatrième lieu, le cosmos, pour ses références à l’espace (Astronaut Meets Appleman, Betelgeuse), mais surtout pour les rêveries interstellaires de cet album entre folk, psychédélisme, ambient et pop symphonique. L’envoûtement démarre dès le tout premier morceau, le magistral You Just Want, où son chant tourmenté rejoint un soupir féminin sur des bourrasques de cordes, pendant plus de sept minutes de grâce. Sur Peter Rabbit Tea, il tisse des orchestrations éblouissantes qui accompagnent les gazouillis de son bébé, pour enchaîner sur l’enivré Love Life, démontrant au passage qu’il sait aussi composer des refrains exaltés, avec un accent écossais délicieusement prononcé.
Avec une facilité déconcertante, il trouve l’équilibre parfait entre folklore et technologie, entre solennité et malice, entre épure et richesse instrumentale (harpe, violon, guitare, cornemuse, violoncelle). Nouveau joyau ajouté à sa couronne déjà bien garnie, Astronaut Meets Appleman donne un aperçu vertigineux des capacités de cet artisan en majesté.
concert le 5 décembre à Paris (Pop-Up du Label)
{"type":"Banniere-Basse"}