On connaît la propension de Tarantino à piocher, pour ses films, aussi bien dans les séries Z que dans les séries A+ de la cinéphilie. Ses grandioses BO ont toujours fait de même dans les archives de la soul, du rock’n’roll ou du rhythm’n’blues, se goinfrant à plaisir égal de caviar ou de burgers dégoulinants. […]
On connaît la propension de Tarantino à piocher, pour ses films, aussi bien dans les séries Z que dans les séries A+ de la cinéphilie. Ses grandioses BO ont toujours fait de même dans les archives de la soul, du rock’n’roll ou du rhythm’n’blues, se goinfrant à plaisir égal de caviar ou de burgers dégoulinants. Entre les deux, la grande affaire de Kill Bill, le hit improbable réhabilité sans appel, c’est la reprise du vénérable Don’t Let Me Be Misunderstood par Santa Esmeralda, dans une version inouïe de disco intarissable. Et la grande déception vient de là où on ne l’attendait surtout pas : d’un RZA fantomatique, en pilotage automatique. Là où le grand architecte du Wu-Tang Clan avait fourni à Jarmusch une BO hypnotique et importante pour Ghost Dog, il offre à Kill Bill deux titres bien sages et inhabités. Surtout quand ils ont le malheur de fréquenter, sur une BO qui transforme votre Solex en gros cube jaune et japonais, des langueurs aussi insolentes que le Bang Bang de Nancy Sinatra ou des dérèglements aussi cinglants que le Super 16 de Neu!. En bonus, trois bandes-annonces permettent de comprendre à quel point, chez Tarantino comme chez Leone, les musiques valent beaucoup de dialogues.
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