Sur le premier album Young team, Mogwai cultivait l’anxiété comme une vieille bagnole les points de rouille, réussissait sans aucun mot à transmettre des images follement vivantes d’un chez eux que l’on imagine follement mort. Si l’idée de remixer cette musique au fort parfum narcotique paraissait saugrenue, on avait encore plus peur que Mogwai ne […]
Sur le premier album Young team, Mogwai cultivait l’anxiété comme une vieille bagnole les points de rouille, réussissait sans aucun mot à transmettre des images follement vivantes d’un chez eux que l’on imagine follement mort. Si l’idée de remixer cette musique au fort parfum narcotique paraissait saugrenue, on avait encore plus peur que Mogwai ne fasse appel qu’à des gens également en crise avec eux-mêmes ce que seule la présence de Third Eye Foundation et Alec Empire permet de confirmer. Le premier se révèle infernal, attaquant Cheery wave au fer à souder jusqu’à en faire une monstruosité grinçante. L’autre, visiblement agacé par les nuances de gris de sa base de travail, se sert de ses missiles drum’n’bass pour la faire voler en éclats. Des accès de fureur qui n’empêchent pas Kicking a dead pig de flirter raisonnablement avec la bonne humeur, à l’image de la quantité de rythmes house que l’on rencontre ici et là. De Glasgow, on retient la présence de DJ Q et sa disco formidablement agaçante et celle d’Arab Strap. Le duo, qui avait déjà prêté ses mots pour surligner l’intensité de certains des meilleurs titres de Mogwai, semble pour la première fois réellement s’amuser avec la musique de ses voisins de palier, habillant leurs meilleurs arpèges de gros rythmes techno. Un créneau du léger égarement également occupé par Kid Loco, qui arrose de paillettes jusqu’à l’écoeurement Tracy, le plus acceptable des titres de Young team. Si d’autres comme Max Toundra et Hood s’en sortent honorablement en enlevant un maximum de son aux titres originaux afin d’y substituer légers rythmes et violons, ce sont ceux qui vident totalement la musique de Mogwai de son contenu musical qui emportent la palme. Travaillant ici à contre-emploi, Surgeon roitelet de la house à Birmingham ne retient du groupe que l’esprit de sa musique un condensé de distance et de rage. Encore meilleur, Mogwai reconstruit lui-même son Fear satan, lui redonne du souffle et des flûtes, adresse un beau clin d’oeil à son héros Spiritualized. En défigurant ces chansons, ces remixers souvent plus inventeurs que Mogwai lui-même ont donné une version plus contrastée et aérée de la musique de ce grand groupe mono-ton.
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