Le premier morceau du nouvel album de Lilac Time s’appelle Home et, effectivement, il y a retour au foyer, aux petites habitudes confortables, à la mélancolie domestique des feux de bois et des pulls de laine familiers. Toutes choses qui, en la fin tapageuse des années 80, firent de Lilac Time un refuge cosy et […]
Le premier morceau du nouvel album de Lilac Time s’appelle Home et, effectivement, il y a retour au foyer, aux petites habitudes confortables, à la mélancolie domestique des feux de bois et des pulls de laine familiers. Toutes choses qui, en la fin tapageuse des années 80, firent de Lilac Time un refuge cosy et intemporel, où Stephen Duffy gravait à même le bois des histoires intemporelles et pastorales, qui devaient autant à la mélancolie renfrognée de Thomas Hardy qu’à l’absurdité rêveuse d’Italo Calvino.
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Ayant définitivement soldé tous comptes avec la gloire promise, Duffy sort du bois avec ce fagot de folk songs élancées et humbles. Mille fois caressée, mille fois courtisée, la chair de plus en plus fanée de la pop-song bucolique se surprend pourtant, une fois encore, à tressaillir, à vibrer : la voix, troublante, de Duffy, ne suffit pas à expliquer pourquoi la pop-music, de plus en plus frigide, continue de lui offrir de tels plaisirs inédits, à chaque visite.
Amant patient, généreux et expert, Duffy soigne une fois encore la sensualité discrète (des caresses de guitares, des mots insolites) et la chaleur d’ambiance de sa chambre boisée : piège fatal, dans lequel au moins deux pop-songs abandonnent leur virginité ? Bank Holiday Monday ou, surtout, un grand Nothing Can Last qui, comme son titre l’indique, attendait avec impatience qu’on vienne la chercher. Dans un monde juste, avec deux oreilles reliées à un cœur d’artichaut, cette chanson serait traitée dans les hit parades avec ces égards, gentiment surannés mais amoureux, avec lesquels Duffy traite la chanson anglaise. Et The Lilac Time, ce printemps anglais, serait de saison toute l’année.
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