Somptueuses retrouvailles avec une musicienne prête à assurer le renouveau de la chanson francophone.
Karen Lohier n’a pas vu le temps passer. Depuis son précédent album (Décorum, 2010), elle a intégré Joy – histoire belge de Marc Huyghens –, produit Maissiat ou rejoint Fiodor (ex-Dream Dog) Novski sur scène ; et traverse des drames et des déchirures qui lui font porter cette Elégie, chant de souffrance et de perte, comme on couverait une douleur. Ainsi, les onze chansons ont été écrites, composées, réalisées, mixées et (quasi exclusivement) jouées par la jeune femme, manifestement désireuse de ne pas partager la conduite de son chant en apesanteur, de ses harmonies apparemment immobiles (comme un nuage paressant dans le ciel bleu), et de l’intimité soyeuse de ses songes.Katel chante la perte brutale de la mère et de l’amour, sans misérabilisme mais sans fausse pudeur.
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C’est en grande fille mature qu’elle offre, d’une voix bouleversante de spectre, le tourbillon de Cyclones (“Ne me dites pas que je suis seule (…) J’ai vu le vide avant vous”), ou la chorale onirique de Danse sur le lac de Constance – soutenue par la voix de Marguerite Yourcenar – qui donne l’envie d’oser s’élancer sur les lacs gelés. A une encablure de la perfection, un album pour demain.
Concert le 10 mai à Paris (Café de la Danse)
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