L’une de nos pestes et perles préférées du songwriting féminin britannique est de retour avec un nouvel album, My Best Friend is You. L’occasion parfaite pour une petite interview et une écoute intégrale.
Tu as aujourd’hui 22 ans. Les choses sont arrivées très vite pour toi. Etais-tu prête ?
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J’ai toujours pensé que chanter serait mon travail, une vraie profession. J’étais jeune, mais prête. Il faut prendre tout ça très au sérieux si on veut avoir une chance que les choses se produisent. Après mon premier album, j’ai fini par me lasser de tout alors j’ai tenu à m’arrêter. Pour que l’envie revienne, que les choses ne deviennent pas routinières. J’ai emménagé avec mon petit ami dans le quartier de Bethnal Green, décoré mon appartement, fait de la cuisine, lu des livres. J’ai toujours énormément lu, fui dans les bouquins. J’adore les livres d’épouvante.
A travers tes textes, tu sembles aujourd’hui plus épanouie, sûre de toi. Quel genre de fille étais-tu avant le succès ?
Je n’étais pas la fille populaire du lycée, mais pas non plus l’excentrique. J’étais normale. C’était plutôt ennuyeux de grandir à Harrow, en grande banlieue, au nord de Londres. La chose la plus passionnante à faire c’était d’aller au cinéma ou chez des amis. Mais mes parents nous emmenaient souvent à Londres. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours pris le train pour aller visiter des musées, découvrir des quartiers, voir des pièces de théâtre.
Quel genre d’éducation as-tu reçu?
Ma mère est infirmière. Elle est très impliquée dans la politique, elle est féministe, militante. On m’a toujours enseignée la rébellion. Je n’ai jamais eu à m’opposer à mes parents, mais j’ai toujours considéré que la musique devait émaner d’une certaine révolte. J’ai toujours été plus ou moins rebelle, je voulais faire de l’art, du théâtre. J’étais d’une nature assez nerveuse, ça m’a apaisée. J’étais très complexée [attachment id=298]physiquement et vers l’âge de 17 ans, j’ai compris que la culture, le cinéma, la musique pourraient m’aider à trouver ma place. Je jouais beaucoup de piano, j’aimais Mozart, Beethoven et Tchaikovsky.
Aujourd’hui tu as des projets en marge de ta carrière solo. Tu joues notamment dans un groupe…
Je joue dans un groupe de punk, les Receeders, avec des amis. J’ai toujours eu envie d’écrire différents types de chansons. Et le fait d’être dans un groupe est terriblement libérateur, pouvoir partager les responsabilités.
Ce nouvel album sonne beaucoup plus sixties que son prédécesseur.
J’ai écouté beaucoup de groupes motown, des girls bands des sixties, et des disques de riot girls. The Supremes, The Shirells, The Ronettes. J’adore les mélodies qu’on peut trouver dans ces chansons, et surtout la façon dont la musique est toujours joyeuse et les paroles toujours tristes et mélancoliques.
Pourquoi avoir confié la production de cet album à l’ex-Suede Bernard Butler?
Mon copain le connaît et avait déjà travaillé avec lui. Bernard a parfaitement compris ce que je voulais faire. Il m’a aidée à transformer les démos en véritables chansons. Au départ, au moment de les présenter, j’étais très timide, presque parano. Très vite, tout est devenu naturel. Je voulais quelque chose de plus orchestré, de plus riche.
Les textes restent aussi importants que la musique dans ton travail. D’où te vient ce goût pour les mots ?
J’ai toujours beaucoup lu, et j’ai toujours écrit. Parallèlement à ma carrière de chanteuse, j’ai un fanzine (sur lequel elle avait récemment invité Cheryl Cole de Girls Aloud à écrire, ndlr), j’écris tous les jours. J’ai beaucoup d’admiration pour le travail de Regina Spektor. Sa manière de raconter des histoires, la banalité du quotidien, tout en étant brillante. J’aimerais réussir à faire la même chose.
Album My Best Friend is You (AZ / Universal)
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